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Les arbres tortueux

Un hêtre tortillard ou tortueux
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Temps de lecture : 3 minutes

C’est en me promenant dans le magnifique parc du Château d’Harcourt, en Normandie, que j’ai découvert un tortueux qui porte le nom de hêtre tortillard (Fagus sylvatica var. Tortuosa pepin). Celui que j’ai vu semble massif tant la densité de ses feuilles est intense.Si k’ai envie d’en parler c’est parce que j’ai tout de suite pensé à la géobiologie 1. Cet arbre est-il une espèce en soi ou bien est-il le fruit d’influences néfastes en provenance du sol ? Est-il une sorte de bonsaï ? Nous allons essayer de dépatouiller cette histoire.

D’entrée de jeu, il est possible d’éliminer le bonzaï vu que son origine est européenne. De plus, il est largement plus haut qu’un bonsaï qui fait 150 cm maximum et doit être placé en pot. Ce n’est pas le cas ici. Le hêtre tortillard n’est donc pas l’œuvre de l’homme. Il devient tortueux de manière naturelle, comme on va le voir ci-dessous. Le hêtre fait partie de la famille des Fagacées.

Dans Wikipedia, la définition du hêtre tortillard est celle-ci : Le Hêtre tortillard (Fagus sylvatica groupe Tortuosa) est un hêtre caractérisé par un tronc tortueux et des branches et rameaux tordus et retombants qui lui donnent un port particulier comme un parasol. La croissance d’un hêtre tortillard est très lente. Dans la définition nous avons l’explication concernant le port retombant comme un parasol. On pense alors aux pleureurs dont nous avons déjà parlé précédemment. Il n’en est rien, le hêtre tortillard n’est pas un pleureur. Le hêtre en latin porte le nom de fagus. Or ce mot désigne, dans certaines régions, le fau qui est un hêtre qui pousse à une hauteur de 3 m maximum. Sa longévité est la même que les hêtres communs qui est de 300 ans. La forêt de Verzy, faisant partie de la Montagne de Reims, possède un millier de faux, concentrés au même endroit. Il est rare de trouver des souches avec des cernes pouvant aller jusque 500 ans.

Espèce naturelle ?

C’est une grande question dont on peut trouver une réponse circonstanciée dans ce même texte de wikipédia. En allant directement à la conclusion de l’article, il s’agirait bien de modifications génétiques naturelles : L’étude comparative des ADN de hêtres communs, tortillards, pourpres et pourpre tortillard (un spécimen à Süntel) des sites de Verzy et Süntel par Anita Gallois du laboratoire de biologie et physiologie végétale de l’Université de Reims en 1998, a permis de montrer que les différences morphologiques étaient bien dues à un facteur génétique, confortant l’hypothèse d’une mutation. Le séquençage complet et la comparaison des génomes des hêtres, commun et tortillard, devrait permettre de trancher définitivement la question.

Il ne s’agit donc pas d’un cultivar comme certains chercheurs l’ont pensé un moment. Ce serait étonnant pour des arbres de 300 à 500 ans !

Les feuilles denses du tortillard

D’autres tortueux ?

Nous venons de voir que le Hêtre pourpre peut aussi porter le titre de tortillard. Mais là on reste dans la même espèce. On retrouve souvent les arbres tortueux sous l’appellation latine tortuosa ou contorta. Parmi ces arbres aux formes tourmentées, on retrouve de nombreux saules et noisetiers tortueux de petite taille, mais également d’autres arbres ou arbustes étonnants chez le mélèze ou le citronnier.

Le noisetier tortueux

Le Corylus avellana ‘Contorta’ atteint un maximum de 2,50 m de hauteur, ce petit arbre trouve sa place dans presque tous les jardins, et sur la terrasse dans de grands pots. Comme tous les noisetiers, il est rustique, se plait au soleil ou à mi-ombre, en tout type de sol bien drainé. Ses fleurs apparaissent en février 2 sous la forme de chatons pendants, de couleur jaune plus pâle que le noisetier commun. Cette floraison reste présente plusieurs semaines jusqu’à l’arrivée des feuilles. Quant à son feuillage, il prend une couleur jaune lumineuse à l’automne.

La version pourpre du noisetier Corylus avellana ‘Red Majestic’, donne un arbuste étonnant avec ses feuilles, ses chatons et… ses noisettes colorées de pourpre. Également de petite taille, mesurant 2 m à maturité en tous sens.

Salix babylonica ‘Tortuosa’

Le saule de Pékin évoque avec sa grande silhouette majestueuse atteignant plus de 10 m de haut, le saule pleureur tout en étant aussi tortueux. Comme tous les saules, il aime les sols frais et humides. Le feuillage est d’un doux vert olive, les chatons fleurissent en mars, d’un coloris jaune vert. Ce tortueux est rare avec une telle taille. On rencontre plutôt des tortueux de plus petites tailles. Ils sont alors des cultivars.

Prunus incisa ‘Kojo No Mai’

Le Prunier tortueux est rustique et est originaire du Japon. il s’adapte bien chez nous. Il est plus un arbre de décoration tant son feuillage est spectaculaire en automne.

Larix kaempferi ‘Diana’

Restons au Japon avec le Mélèze tortueux. Originaire de l’île Honshu où il pousse jusqu’à 3000 m d’altitude, cet arbre ne dépasse jamais les 5 m avec un feuillage vert bleuté qui vire au jaune doré en automne, Il a besoin d’un sol frais, avec une exposition bien ensoleillée.

Le Faux Acacia tortueux

Le Robinier pseudoacacia ‘Twisty Baby’ donne une impression d’être un pleureur avec ses rameaux tortueux tombant. Sa hauteur sera de 4 m maximum. Celui-ci est un cultivar puisque son espèce d’origine arrive jusqu’à 20 m de hauteur. Sa fleur de couleur crème est mellifère avec un feuillage vert pâle se transformant en jaune, en automne.

Le Citronnier épineux

Le Poncirus trifoliata est une rareté botanique. Cet arbuste d’une taille et largeur maximale de 3 m est un agrume étonnant à plus d’un titre : sa ramure est vert olive, rigide, fortement tordue, et présente de larges épines tout du long des branches. S’il perd ses feuilles en automne, il sort ses fleurs blanches en mars-avril. Ses fruits ne sont pas comestibles.Il a besoin d’un sol bien frais et drainé, un maximum de soleil et est capable de résister jusqu’à -20°C. Outre son attrait pour un potager, son utilité est grande car, très souvent, ce citronnier est pris comme porte-greffe pour les autres agrumes au vu de sa résistance aux maladies et au froid.

En conclusion…

C’est la deuxième fois que je vous donne des noms d’arbres qui ne sont pas nourriciers. C’est vrai, la prochaine fois je ferai de mon mieux pour vous en présenter. Ceci dit, la beauté fait partie du potager et rien ne vous empêche de planter des perles rares, juste pour le plaisir des yeux. La majorité de ces arbres sont mellifères histoire de ne pas oublier nos amis les insectes.

Géry de Broqueville

  1. Grâce à la géobiologie, on peut déterminer si la plante qui fait des formes tortueuses réagit à des influences néfastes pour elle, comme les nœuds Hartmann ou les cheminées cosmos-telluriques. Nous avons quelques exemples comme cela dans nos potagers. ↩︎
  2. Le noisetiers commun fait pareil. Il est intéressant pour les pollinisateurs précoces comme le bourdon. ↩︎
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