Les petits pois
・❥・ Grandes actions
En premier lieu, on pourrait se poser la question de savoir pourquoi l’on parle de petits pois alors que l’on a affaire à une légumineuse portant le nom latin de Pisum sativum de la famille des Fabacées. Le pois fait partie des deux légumes très précoces. L’autre est la fève. Nous verrons celle-là plus tard. Il y a bien de choses à dire sur le pois pour n’en faire qu’un seul article.
Si l’on donne le diminutif de petit au légume pois, c’est du même acabit que le navet que nous avons vu précédemment. La grosseur du pois est ramenée à celle du cerveau. petit pois = petit cerveau = manque d’intelligence. Pour parler d’une personne stupide, on utilisera l’expression ‘avoir un pois chiche dans la tête‘. Parfois on utilise la même expression avec une graine de courge plate. Bref, ce sont les synonymes de manque d’intelligence. Cette expression veut donc dire être complètement stupide, idiot, pas futé. Cela remonte loin puisqu’au Moyen âge déjà le petit pois était associé à la folie. « avoir des poys au lard » signifiait être traité comme un fou. Plus récemment Marcel Pagnol dans son roman Fanny écrit ceci : (…) son cerveau se desséchait. Escartefigue, stupéfait ! Panisse, lugubre. Ce pauvre cerveau, petit à petit, il est devenu comme un pois chiche. Et alors, peuchère, quand il marchait dans la rue, ce petit cerveau lui sautait dans la grande tête et ça sonnait comme un grelot de bicyclette.
S’en gaver à en mourir
Le petit pois, aussi appelé pois potager, est l’un des plus vieux légumes cultivés en Europe et en Asie. En Iran, en Palestine, en Grèce ou encore en Suisse, le petit pois était déjà présent il y a 10 000 ans. Le pois serait originaire du Proche et du Moyen-Orient, depuis aussi longtemps que l’orge ou le blé. Ce sont les pois secs du Néolithique Pisum sativum subsp. sativum. que l’on rencontre déjà en France du temps de Guillaume le Conquérant. Une évolution a déjà eu lieu durant la Renaissance avec le pois fourrager qui porte le nom de Pisum sativum var. arvense.
Pour ce qui est du légume frais que nous connaissons actuellement, il apparaît au XVIIe siècle avec le petit-pois de Hollande. Saint-Simon nous apprend, en 1660, que l’architecte Jules Hardouin-Mansart abuse des petits pois et cela avant que le roi n’en porte à sa bouche. Le roi Louis XIV est bouffi de jalousie. Ainsi, quand Mansart meurt d’une indigestion d’avoir trop mangé des petits pois, le roi ne le pleure pas. Les petits pois sont alors appréciés au lard ou aux canetons.
Même Madame de Sévigné témoigne de la bonne société qui se goinfre de petits pois : Le chapitre des petits pois dure toujours. L’impatience d’en manger, le plaisir d’en avoir mangé et la joie d’en manger encore sont les trois points que nos princes traitent depuis quatre jours. Il y a des dames qui, après avoir soupé avec le roi et bien soupé, trouvent des pois chez elles pour en manger avant de se coucher, au risque d’une indigestion. C’est une mode ? C’est une fureur. Antonin Carême, quant à lui, annonce que « les petits pois doivent être mis au rang des légumes les plus précieux ». Rien que ça.
Un petit pois mis à l’honneur
Au moment de la Révolution française, le petit pois se démocratise et prend le nom d’Orgueil des marchés et figure même dans le calendrier révolutionnaire. Ainsi le 13 prairial est le jour du petit pois (1er juin). Les Halles de Paris organise même une foire spéciale rien que pour le petit pois du 15 au 30 octobre. Les meilleurs petits pois portent le nom de la ville de Clamart.
Le moine autrichien Gragor Mendel (1822-1884) s’est servi du petit pois pour établir les premières lois de la génétique. Pendant 18 années, il a réalisé des croisements dans son potager et à constaté les variations de dimension, de forme et de couleur.
Des variétés sont développées en nombre : Pois nain, pois ridé, pois à rames, pois à grains ronds, pois à parchemin, sans parchemin, à écosser, mange-tout, pois des jardins, pois potager. Comme sur les champs de bataille, deux écoles s’affrontent : à la française ou à l’anglaise. Outre-manche, on fait cuire les petits pois dans de l’eau bouillante salée. En France c’est avec de la laitue, des oignons nouveaux et du beurre.1
Description de la plante
Le Pois cultivé est une plante annuelle grimpante, de 50 cm à 1 m 20 de long, à tige creuse et cylindrique . Les feuilles sont divisées en 1 à 4 paires de folioles sessiles, ovales, terminées en vrille simple ou ramifiée.
La pollinisation de la fleur s’effectue avant que la fleur ne soit complètement épanouie. On appelle cela de la cléistogamie. Les principaux pollinisateurs sont les Mégachiles, composées de nombreuses abeilles solitaires et les Xylocopes, elles aussi abeilles solitaires mais que l’on appelle les abeilles charpentières. Ces deux espèces d’abeilles solitaires sont les vecteurs de l’hybridation des pois. L’institut de biotechnologie végétales du Canada pense que les pucerons, les coccinelles, les bourdons, et les moucherons de la famille des Lauxaniidae. font parties des insectes qui assurent les croisements entre variétés des Pisum sativum. Pour éviter l’hybridation, il vaut mieux séparer deux variétés d’une dizaine de mètres.
Le fruit du pois est la gousse dans laquelle se trouve les graines. Sur la gousse, on observe le pédoncule floral et le reste des pièces florales, le reste du style à l’extrémité de la gousse (ovaire supère). La graine de pois a une durée limite d’utilisation qui est généralement entre trois et huit ans selon la variété.
La racine a un pivot qui pénètre dans le sol à une profondeur d’environ 1 mètre. Sur les racines se trouvent des bactéries nodulaires qui assimilent l’azote de l’air et le transforment en composés disponibles pour la plante. La structure de la racine du plant de pois est très simple.
La culture du petit pois
- Le petit pois a besoin d’un sol bien aéré et bien arrosé.
- Pour limiter les risques de maladie, les producteurs attendent généralement 5 ans pour faire pousser des petits pois sur la même parcelle.
- La récolte, laborieuse, est faite à la main. Le petit pois ne supporte pas bien le stockage, il est donc envoyé le plus rapidement possible sur les étals.
Les ravageurs et maladies
Bruche du pois
Parmi les ravageurs, il y en a un qui porte bien son nom : la bruche du pois. Ce petit insecte infecte les récoltes et est capable de détruire un an d’effort de la part du maraîcher. Une des manières de s’en débarrasser est de placer les graines récoltées dans des récipients et de les mettre au congélateur durant plusieurs jours pour éliminer l’insecte. Le congélateur doit pouvoir descendre dans de très basses températures rapidement s’il y a de grandes quantités de graines. Quand vous sortez les récipients, ne les ouvrez pas pour éviter la condensation ce qui entraînerait alors la pourriture de la graine. Laissez le pot et son contenu se réchauffer, pendant une journée, à température ambiante.
Le puceron vert
Il n’y a pas une seule fabacée qui échappera à la piqure du puceron. Celui du petit pois est vert tendre et porte le nom de Acyrthosiphon pisum. Ce dernier prendra sa part de protéines sur les feuilles ou les cosses de la plante. Nous n’allons pas nous étendre sur le sujet, l’ayant déjà abordé dans ces pages. 2
D’autres ravageurs existent comme la sitone qui s’évertue à faire des encoche circulaire sur les feuilles. Les thrips sont de petits insectes peuvent s’attaquer aux cultures de pois dès leur levée. La tordeuse est un papillon dont la chenille va s’installer dans les cosses pour y manger les graines. Enfin, la noctuelle défoliatrice est aussi un papillon dont la chenille se régale des feuilles.
Principes actifs dans le petit pois
Le petit pois (Pisum sativum, consommé frais) est un légume riche en glucides, protéines végétales et fibres, avec un profil nutritionnel intéressant par rapport à beaucoup d’autres légumes. Il est riche en protéines végétales, en vitamines du groupe B (B1, B3, B5, B6, B9), des vitamines C et K, des antioxydants (caroténoïdes, flavonoïdes) et des minéraux tels que le potassium, le phosphore, le fer, le magnésium et le cuivre.
De ce fait le petit pois est indispensable pour la bonne santé humaine. Il est utile dans le secteur cardiovasculaire, assure une bonne digestion, garantit la satiété, travaille pour la santé de la peau, des os et des yeux. il apporte une bonne protection cellulaire.
Le pois au service du potager
Notez-bien on pourrait mettre toutes les fabacées dans le même panier. Toutes les fabacées fixent l’azote se trouvant dans l’air et le rétrocède dans le sol pour nourrir toutes les autres plantes. C’est pour cela qu’il faut laisser les plantes se desséchent sur place et l’utiliser comme paillage. Les racines vont aussi pourrir dans le sol et ainsi libérer l’azote.
Le pois s’associent avec beaucoup d’autre plantes comme les carottes, couregtte, concombre, épinard, laitues, les radis. Évitez les légumineuses (autres pois, haricots), les tomates, les oignons, l’ail et les pommes de terre à proximité des pois. On peut aussi les placer non loin des tomates en respectant tout de même une petite distance, certains ravageurs sont communs. on évitera donc aussi les autres solanacées comme les pommes de terre. On évitera aussi l’odeur de l’ail, de l’oignon et du poireau qui empêcheront la croissance du petit pois.Ne pas repiquer des haricots là où il y avaient des petits pois auparavant. Les deux plantes ne font absolument pas bon ménage, l’une après l’autre.
Les variétés de pois
Les différentes variétés de pois se séparent en deux grandes catégories. Les pois à rames avec des tiges d’environ 1 à 1,80 m de longueur. Ils sont semés près d’un support sur lequel ils pourront se fixer grâce à leurs vrilles. Un grillage ou des tuteurs conviennent bien. Les pois nains mesurent moins de 0,7 m de longueur. En théorie, ils n’ont pas besoin de support, bien que ce soit conseillé de les guider malgré tout, pour qu’ils restent bien droits.
Ce serait trop simple s’il n’y avait que cela. Mais chaque catégorie contient soit des pois mange-tout, soit des pois à écosser. Les pois mange-tout sont des variétés (naines ou à rames) qui peuvent être cueillies très jeunes. Les cosses sont presque dépourvues de parchemin,3 la matière qui les rend coriaces, du moins au stade jeune. Elles restent tendres tant que les grains ne sont qu’à peine formés.
Les pois à écosser peuvent être cueillis au stade grain tendre ou laissés en développement jusqu’à ce que les grains soient durs et secs. Avec des exceptions qui confirment la règle, en général les variétés à écosser à grains ronds et lisses sont plus adaptées aux semis précoces, tôt au printemps. Les variétés à grains ridés (ce sont les grains secs qui sont ridés, les grains immatures n’apparaissent pas ridés) supportent mieux la chaleur estivale mais s’adaptent moins bien aux semis précoces ; leurs grains sont souvent plus gros et plus sucrés. 4
La majorité des descriptions a été reprise chez Kokopelli et Sativa Rheineau (Suisse). Bien sûr chaque pois est une semence reproductible. 5
Les pois à rames
Alaska early. Cette très ancienne variété date de 1881. Elle peut se semer dès le mois d’octobre pour une production au début du printemps si et seulement si l’hiver n’est pas trop froid. La plante fait 1 cm de haut. Les graines sont lisses.
Capucine. Ce pois à rame est une variété tardive et grimpante produisant des gousses violettes contenant 7 à 10 grains. Ses fleurs roses à lilas sont abondantes.
Carouby de Maussane. Les cosses sont très larges et ont 10 cm de long. Les grains verts deviennent grisâtres et roux piquetés de brun à maturité. Mais, les cosses se récoltent, en mi-saison, dès qu’elles atteignent leur longueur à maturité, avant que les pois ne se développent à l’intérieur. Très prisée dans le midi de la France. Elle est considérée comme une très ancienne variété connue avant la fin du XIXe siècle.
Corne de Bélier. Cette très ancienne variété est originaire de Suisse. Elle est très prisée dans ce pays ainsi que dans l’Est de la France. Cette variété, très productive et précoce, offre des gousses larges légèrement recourbées. Elles mesurent 10 à 12 cm de longueur et sont de très bonne saveur.
Flocon de Neige. On pense que son origine est française. Ce pois est très robuste et offre une croissance moyenne et des gousses plates et larges après une floraison blanche. C’est un pois de mi-saison.
Frieda Welten. Cette ancienne variété de pois d’hiver traditionnelle suisse, est très vigoureuse et atteint aisément 2 m de haut. Elle offre de délicieuses grandes gousses, précoces. Elle est particulièrement adaptée aux semis d’automne pour une récolte hâtive au printemps suivant.
Géant Suisse. Cette variété ancienne suisse, très vigoureuse, offre des fleurs violettes et produit de larges gousses d’environ 10 cm de long, très tendres. Il a une croissance vigoureuse qui lui permet de dépasser les 2 m de hauteur, il est nécessaire de les tuteurer avec un grillage ou des branches ramifiées. Il se pare de belles fleurs violettes, qui une fois fécondées donnent naissances à des gousses plates d’une dizaine de centimètres. Elles doivent être récoltées très jeunes pour profiter de leur texture tendre et de leur saveur.
Héraut. Variété hâtive donnant des gousses tendres, sans fil. Grains ronds atteignant 140 cm. Cette variété est originaire du bassin méditerranéen. Il s’est adapté à notre climat belgicain. Ce pois est résistant aux maladies communes de son espèce. ll vit bien dans tous les types de sol. Sa gousse est plate et large qui se consomme en totalité. C’est d’ailleurs la gousse qui est la plus appréciée.
Norli. Les cosses sont très larges et font 7 cm de long. Les grains sont petits et lisses. C’est une variété précoce à semer en février-mars. Les plantes font 1 mètre de haut. Variété à consommer en pois gourmand ou en grain. Ce pois est riche en protéines et en lipides. Il faut chercher son origine du côté du Proche-Orient.
Rembrandt. Ce pois mangetout hâtif est à croissance moyenne. Productif, il développe de grandes gousses, larges et sucrées. Ses fleurs sont blanches. La hauteur du plant peut aller jusque 150 cm. Ce pois est originaire d’Asie mineure et est très ancien. C’est la Fondation suisse Prospecierara qui l’a découvert.
Serpette de Malines. Variété de pois à rames à écosser régionale belge. Elle atteint les 160 cm et est mi-hâtive. Très productif. Résiste bien au froid et à l’humidité. Les grains sont ronds et sucrés. Il existe d’autres serpettes dont un porte le nom de cent pour un originaire de France. Une autre serpette vert, cette fois, est originaire d’Angleterre et produite par M. Laxton, vers 1869. Le nom de serpette provient de la forme de la cosse qui est courbée en forme de serpettes
Téléphone. Cette variété à rame à grain ridé a des cosses longues de 11 cm. Les grains sont blancs et la plante fait 1,20 m de haut. Elle est d’origine française et existe depuis au moins la fin du XIXe siècle.
Weggis. Cette très belle variété ancienne, à floraison violette, offre de nombreuses petites gousses sur des plants grimpants de 1,80 m. Variété ancienne suisse, de pois mangetout ramant, mi-précoce est commercialisée depuis 1942.
Les pois nains
Douce Provence. Les grains sont lisses et peuvent être semés dès novembre sous les climats doux, ce qui n’est pas le cas de la Belgique ou alors elle peut être semée sous tunnel nantais. Nous l’avons déjà expérimenté à Hoeilaart. Ce pois est connu depuis le XVIIIe siècle, comme le pois de Hollande d’ailleurs.
Gloire de Quimper. Une naine à grain lisse. Les cosses font 7 cm de long et contiennent 7 grains. La plante ne monte pas plus haut que 50 cm avec des fleurs blanches. C’est une très ancienne variété.
Hâtif d’Annonay. Cette naine atteint la taille de 40 cm avec des cosses droites de 2 cm de long. Les grains lisses sont blancs.
Gloriosa. Cette variété, vigoureuse et productive, offre une abondance de gousses contenant des grains ridés à la saveur sucrée et fruitée. Elle supporte des conditions climatiques difficiles. Ce pois est le résultat de croisements effectués par la société suisse Sativa Rheinau, fin du XXe siècle.
Karina. Cette variété est très ancienne. On trouve des traces, en Suisse remontant à 10.000 ans. Cultivé en France depuis le VIIIᵉ siècle où il était consommé sous sa forme séchée et concassée avant d’être cuite. Elle est vigoureuse et peu sensible à la verse, offre une abondance de gousses droites, vert foncé, contenant 8 à 9 grains ridés utilisés frais ou secs.
Maxigolt. Cette variété productive mi-tardive résistante au fusarium (races 1 et 2), ainsi qu’au virus de l’enroulement. Les gousses sont de couleur vert foncé aux grains sucrés.
Merveille de Kelvedon. Cette variété ancienne est originaire d’Angleterre. Ses grains sont ridés. ce pois atteint sa maturité de manière précoce. Les gousses sont longues et de couleur vert-foncé. La plante atteint les 45 cm de haut. Elle est très rustique et productive. Nous en avons déjà semé dans le potager de Hoeilaart
Pois Rapido. Cette variété récente a été créée par Sativa Rheinau en Suisse. Elle donne des petits grains lisses et très précoces. Ils résistent mieux au froid. La croissance est rapide. Les fleurs sont blanches. Les grains sont sucrés, tendres, juteux, fruités et fondants. Dans les régions aux hivers doux, deux périodes de semis sont possibles par an.
Sénateur. Voici un pois qui nous a ravi quelques années au potager. Cette variété demi-naine à grains ridés est de couleur vert foncé. Les cosses fines font 10 cm et se terminent par une courbe. La plante fait 65 cm de haut. Cette variété ancienne est originaire d’Angleterre.
Sugar lace. Pois mangetout au goût très sucré, de bon rendement, à gousses sans fil. Résistant au mildiou et au virus de la mosaïque du pois, peut encore être cultivé en fin de saison avec un climat frais et humide. C’est encore une création de Sativa qui se spécialise dans le croisement des pois qui résistent bien aux maladies. Les plants nains atteignent 75 cm de haut et produisent moins de feuilles que des variétés classiques, si bien que la plante met toute son énergie à la production de gousses, elle offre ainsi un rendement particulièrement élevé ! Autre atout, les jolies fleurs blanches de Sugar Lace ne coulent pas grâce à leur meilleure résistance à la chaleur. Semez cette superbe variété de mars à juin pour la récolter de juin à août.
Le pois en voie d’extinction ?
Des semences reproductibles, il y en a encore d’autres pour tous les goûts, les moments de semis ou de récolte. Fort heureusement, le travail de Sativa permet de créer des variétés nouvelles reproductibles quand on sait que les semences F1 hybrides non reproductibles sont devenues la propriété privée de trois producteurs semenciers dans le monde. Il existe une érosion génétique fort importante actuellement.
Dans la collection nationale du NSSI (Banque de semence de Fort Collins aux USA), il y avait 408 variétés de pois en 1903 et seulement 25 variétés en 1983. En France, dans le catalogue officiel des variétés potagères de 2011, 92 variétés de pois dont Limagrain possède 39 variétés soit 43%, Monsanto en possède 17 variétés soit 19% et enfin le Ministère de l’agriculture français en détient 15 variétés soit 17 %. Trois groupes possèdent 79 % des variétés de pois.
Mais ce n’est pas tout. Ci-dessus nous ne parlons que des pois F1. L’industrie veut nous faire consommer des pois transgéniques chimériques. L’institut de biotechnologie végétales du Canada travaille depuis 1990 sur des légumineuses transgéniques. En 2000, ils avaient déjà introduit chez les pois 45 gènes chimères 6 à l’aide de méthodes régulées par Agrobacterium. 7
En conclusion…
N’est-il pas temps d’arrêter ces recherches insensées vers des plantes qui seraient résistantes contre toutes les maladies, mêmes celles qui n’existent pas encore. Or des maladies nouvelles surgissent chaque fois que l’Homme triture la nature en vue de mieux résister contre ces même maladies. Les chercheurs essaient de trouver le remède miracle pour que la plante devienne immortelle face aux maladies nouvelles qui sont le résultat de manipulations génétiques couplées à l’emploi d’intrants chimiques de synthèse.
C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue. Il y a un paramètre que les scientifiques oublient : la nature elle-même qui n’accepte pas de se laisser dominer par des techniques créées par l’Homme, alors que lui-même fait partie de cette nature. Manipuler à ce point les petits pois apportera son lot de désolation pour le corps humains, mais cela n’est pas grave, Big Pharma veille sur votre santé !
En regardant les variétés de petit pois de Sativa et de Kokopelli, on voit qu’il y a des légumes anciens et des légumes plus récents. Dans les deux cas, même les variétés anciennes sont le fruit de croisement naturels ou bien provoqués par l’Homme. Le processus du croisement est le système le plus naturel qu’il soit d’autant qu’il est le fruit d’un long travail qui dure une dizaine d’années pour stabiliser la nouvelle variété.
Gardons ces techniques là puisque l’homme a toujours envie d’avoir des petits pois pour épater la galerie. 8 Mais je ne le répéterai jamais assez , ce sont les légumes les plus anciens qui résistent le mieux à toutes les maladies, même les nouvelles, celles issues de la chimie de synthèse.
Géry de Broqueville
- Pour aller plus loin je vous recommande ce site Internet. ↩︎
- Voici donc le lien vers les pucerons et tant qu’à faire pour compléter le sujet voici celui des coccinelles. ↩︎
- La pellicule qui tapisse la cosse des pois verts se nomme le parchemin. ↩︎
- Les deux définitions des pois mange-tout et à écosser proviennent d’un article du Sillon belge saté du 19 février 2016. ↩︎
- Kokopelli (Site Internet) et Sativa Rheinau (Site Internet) ↩︎
- Un gène chimère est un gène formé de fragments d’ADN d’origines diverses. Ainsi, les organismes peuvent développer de nouveaux phénotypes et s’adapter à leur environnement. Voir ce site Internet pour aller plus loin dans la compréhension des gènes chimères. ↩︎
- Agrobacterium est le génie génétique de la nature. Cette bactérie a la capacité de transférer une partie de son ADN dans le génome de la plante et utilise la plante pour fournir des nutriments pour sa survie. Sur la base de ce système Agrobacterium, les scientifiques ont développé un outil puissant pour la transformation des plantes. Pour aller plus loin, cliquez ici. ↩︎
- Je sais, je suis mauvais, je sors… ↩︎
👤 Géry de Broqueville
📅 3 novembre 2025
Meilleur livre de permaculture
La permaculture pratique étape par étape. Grâce au livre, lancez votre espace comestible & permacole. Plus qu’un livre, un vrai guide, un mode d’emploi pour démarrer votre forêt-jardin et votre potager.