Maintenant que nous avons parlé du bilan météo de 2019 en ce qui concerne les périodes printanière et estivale, il est temps de passer aux résultats que nous avons eu dans les différentes lieux de plantation du potager expérimental Pas à Pas.
• Laitues
La production de salades a fortement augmenté cette année. Ceci est probablement du à la durée de la canicule qui a été plus courte cette année bien qu’il y ait eu des pointes de chaleur allant jusqu’à un maximum de 40°C. Je citerais les Craquerelles du midi, Navara, iceberg, batavia à goutte de sang, Lion tongue, Lollo rossa et blonda, feuilles de chêne vert, Rougette de Montpellier, qui ont particulièrement bien donné.
• Choux
Ils ont été assez prolifiques cette année où nous avons varié les plaisirs avec les choux cabus, rave, brocoli, rouge « Amarant » et blanc, kale aussi et bien sûr mais la récolte pour la fin de l’année, les choux de Bruxelles. Bien sûr nous entretenons nos choux vivaces comme le Daubanton et la Crambe maritime.
• Cornichons et concombres
Il est recommandé de planter les cornichons en extérieur et les concombre en intérieur. Cette année-ci, les cornichons n’ont quasiment rien donné tandis que les concombres ont eu une production dithyrambique… à l’extérieur de la serre, en pleine terre ! Ceci est du, effectivement au réchauffement des températures, l’année prochaine, nous ne les mettrons qu’à l’extérieur, d’autant qu’une des variétés nous a causé pas mal de souci dans la serre. Il s’agit du « Cyclanthère concombre grimpant ». Ses 4 et 5 m de haut prennent un espace de fou pour ne donner que de tout petit fruits. Fort heureusement, les concombres du « Kénia » de chez Semailles, ont réussi à produire des fruits qui possèdent une chair jaune comme les melons. Comme l’année dernières, les concombres « Sol yoh long » et » jieyangdiaguona » ont donné quelques concombres intéressants.
• Courge, courgette and co
Au rayon des courgettes, les rondes de Nice et les courges sde la variété « Spaghetti » ont été prolifiques. Par contre, les Butternut sont aux abonnés absents avec seulement un seul exemplaire. Fort heureusement notre unique potiron Atlantic giant pourra combler ce déficit en soupe hivernale puisqu’elle devrait faire plus d’une centaine de kilos, ce qui est loin d’être un record pour cette variété ! Les courges Luffa nous donneront une récolte d’éponges abondantes et les courges gourdes nous apportera deux très belles bouteilles naturelles. Nous avons un potiron blanc rond que nous n’arrivons pas à identifier qui a déjà un fameux poids.
• Épinard
J’ai semé plusieurs types d’épinard, comme le prolifique chénopode multicolore, délicieux avec ses feuilles tendres, la tétragone cornue, le chénopode bon-Henry en sachant que nous avons, en plus, un épinard vivace « Rumex patientia ».
• Betterave et navet
Les betteraves Noires d’Egypte et chiogga ont donné du tonnerre au même titre que les navets plus gros que jamais. A propos de betterave, nous avons semé cette année uniquement des poirées « bright light » avec des cardes blanches ou jaunes. Elles ont très bien donné surtout celles plantées au nord, qui ne montent pas en graine.
• Céleri
Dans cette catégorie auquel je rajouterais le persil et le cerfeuil ont eu une très belle production. Le céleri ne doit pas être semé trop tôt au risque de végéter longtemps avant de vraiment nous donner de très beau légume. Cette année j’ai semé aussi du Percel qui est un croisement entre le persil et le céleri. Superbement beau et bon.
• Pois et haricot
Bien que ce soit deux légumes poussant à des moments différents, l’apparence est la même. Les pois nous ont ravi au printemps tandis que les haricots mange-tout, à rame, Berreto ou noir… sont délicieux avec une production pléthorique !
• Melons
Quand même, les melons de la serre ont cherché vainement le soleil à cause d’un concombre grimpant. Nous n’en avons qu’un seul fruit, alors que les melons plantés à l’extérieur nous donne sept beaux fruits que nous avons laissé mûrir le plus longtemps possible.
• Basilic
Le vert, le grand vert, le sacré tulsi, le Genovese, celui à feuille de laitue, le géant mammouth et le rouge écarlate, ont parfumé tous les coins du potager au même titre d’ailleurs que la menthe un tantinet trop invasive à mon goût.
Je n’ai cité que les principaux légumes, mais d’autres encore viennent apporter leur lots de surprises comme le maïs, les physalis, l’amarante, les radis ramassés dans les bacs du toit de la bergerie, le millet, le teff, le pavot de Californie, l’arachide, le sorgho… Ces dernières plantations sont là pour tester le réchauffement climatique. Ces semences d’origine africaine se sont bien adaptées à nos contrées… Voilà donc un beau bilan ! N’ayons pas peur de parler de nos échecs !
• Bilan tomates ? en queue de peloton…
Si l’année dernière nous avons récolté 67 kilos de tomates, plus belles et juteuse, les unes que les autres, il n’en a pas été de même cette année. En effet, Avouons-le, nous avons commis deux erreurs et subit un caprice climatique.
En premier lieu, nous avons retardé le repiquage des tomates dans la serre parce que le terrain était occupé par des salades et des fèves qui ont mis beaucoup plus de temps que prévus à pousser et a donner leur fruit, à cause d’un caprice climatique : la froidure de l’ensemble du mois de mai. Les plants de tomates végétaient dans leurs pots de repiquage en attendant, ce qui ne leur permettait pas de faire de bonnes racines et des tiges solides. Certes, c’est bien dans la serre que les tomates étaient les plus belles quant il s’agissait des cœurs de bœuf Oxhella, des Marmande, des Kaki coing, des poires jaune ou rouge, des miel du Mexique. Celles-là pouvaient être taillées et ont donné de belles tomates bien mûres jusqu’à la mi-octobre.
Certes nous avons repiqué en pleine terre les tomates rustiques belges de chez Semailles mais nous ne les avons pas assez choyées. Nous avions pris le parti de ne pas les tuteurer comme le recommande Pascal Poot. Ce n’était pas une bonne idée d’autant que la bande de terre était trop étroite pour accueillir un peu trop de pieds (quatre par variété). Nous en avons eu un piètre résultat.
Lorsque l’on nous conseille de ne pas les tailler, pas ces variétés là, en tout cas. Pour, alors les avoir tailler quand même ? Je n’ai pas été de main morte avec certaines variétés que j’ai quand même taillés et qui se sont faites attaquer directement sur les feuilles et sur les fruits par le mildiou sans aucune possibilité de contre-attaquer. Le bilan est donc lourd à porter! Nos plants de tomates rustiques de Belgique comme les prolifiques de Falisolle, les jaunes de Belgique, les Joffre, les vertes de Huy, sont toutes passées à la trappe en moins de 15 jours ! Mea maxima culpa ! L’année prochaine, je resèmerai ces rustiques de Belgique autrement, surtout les prolifique de Falisolle qui portent bien leur nom !
C’est vraiment là que l’on doit rester humble. Ce n’est parce que l’on a un diamètre de 48,5 cm pour une fleur de tournesol Titan ou 33 fleurs sur le tournesol de 2017 ou environ 120 kilos pour un potiron Atlantic giant (1) que l’on doit attraper le gros cou. Il faut rester humble face à cette magnifique nature qui nous étonnera toujours. Si 2018 a été une année à tomates pour nous, celle de 2019 est décevante (2) ! On apprend de ses erreurs ! Comme un des participants le disait à un atelier de formation : « Cela rassure de voir que même dans le potager Pas à pas, certaines plantes ne poussent pas comme on le veut » ! Je serai donc plus attentif aux tomates repiquée en pleine terre en 2020 !
Géry de Broqueville
(1) On donnera le poids définitif dès que l’on trouvera de quoi peser la bête !
(2) Inversement, pour nous l’année 2019 est une très belle année à pommes. Comme quoi !