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La mort des arbres

troncs d'arbre les uns sur les autres
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Temps de lecture : 4 minutes

Un seul mot, l’horreur ! Se trouver au milieu d’une tempête et vivre la mort des arbres… C’est une horreur. Florian et moi, nous étions à deux pas de notre potager de plantes vivaces, quelque part le long d’une côte du Finistère. Cette nuit-là, le vent semait la mort, la mort de centaines d’arbres.

Et encore, nous étions dans une maison, calfeutrés, à l’abri, derrière des murs épais. Mais les arbres, eux, n’avaient rien pour se protéger. Pire même, leurs feuilles n’étaient pas encore tombées et ont offert autant d’éléments de résistance, de mur, qu’une telle force n’en vient à bout que par déracinement, arrachage, broyage…

Sur les milliers d’arbres qui sont autour de moi, plusieurs centaines sont tombés sur le sol laissant de grands espaces vides. La tempête Ciaran n’en est pas une. C’est un véritable ouragan qui a emporté autant d’arbres, branches et…quelques ardoises et autres zinc de la maison.

Arpenter des espaces de vide

Le matin, c’est la découverte du chaos. Nous sommes coupés du monde. Plus d’électricité, d’internet, de téléphone. Il n’y a même plus moyen d’aller au bourg tant les arbres traversent les chemins et les routes. Et l’on commence à entendre le concert des tronçonneuses, dans la campagne, le bruit sourd d’un tronc qui tombe au sol, appuyé miraculeusement, en équilibre, sur un autre arbre, comme dans une étreinte mortelle.

Toute la journée a servi à déblayer le chemin pour se ravitailler, pour permettre aux uns et aux autres du hameau d’aller réconforter une mère vivant seule dans le bourg, ou des membres de la famille, sans nouvelles… Comme avant, avant la téléphonie mobile, les humains ont appris, à nouveau, la patience, devant le travail presque inhumain, titanesque de déblayer, dégager, ces troncs encore vivants mais terrassés définitivement.

Et l’on ne perd pas le nord non plus. Un tronc de chêne, de pin maritime de douglas, tout droit qui, la veille encore, était magnifique et promettait des rentrées financières intéressantes pour la génération suivante, gît par terre. On le soupèse mentalement en se disant qu’il fera une belle entrée d’argent, si on ne le saucissonne pas en mille bûches. On pourra en faire de belles planches, bien solides pour la construction d’une maison ou d’un meuble et surtout pour acheter des jeunes plants qu’il faudra replacer dans les espaces vides

J’ai mal au corps, au cœur, au cerveau…

Non loin de là, la rafale de vent maximale était de 207 km/h avec des vagues de 20 m de haut ! C’est une grande première dans le Finistère ! Ce record sonne le glas des « petites » tempêtes vécues jusqu’alors. Il est temps de tirer une vraie sonnette d’alarme. L’année 2023 est l’année de tous les records dans beaucoup d’endroits de la planète. Le plus gros ouragan, la plus grosse tempête, la plus grosse température, le plus grand nombre de volcans qui se réveillent, la plus grosse montée des eaux, le plus gros tremblement de terre, le plus… 2023 est l’année des records de froid, de pluie et d’inondations dans d’autres endroits du monde.

Et si tous ces records étaient liés les uns aux autres ? La couche d’ozone au-dessus des pôles n’a jamais été aussi faible qu’en 2023. La calotte glaciaire fond aux deux pôles plus vite que jamais. Le poids exercé par les glaces permet de maintenir un équilibre fragile sur l’écorce terrestre. Ce poids diminue beaucoup trop vite, les plaques tectoniques de la planète ne tiennent plus ensemble. C’est aussi pour cela que les volcans se réveillent les uns après les autres. Le Gulf Stream ralentit, nous pourrions passer d’un climat extrême à l’autre en termes de température.

Or, la création des trous dans la couche d’ozone vient, notamment, de l’activité de l’homme sur la planète. Le côté irréversible pressenti par le Giec est que nous avons probablement déclenché une machine infernale parce que les volcans participent aussi à élargir la couche d’ozone et ainsi de suite.

Nous pensons que pour freiner le dérèglement climatique et diminuer la température, il faut planter des arbres. Or ces mêmes arbres sont abattus par des tempêtes de plus en plus violentes. De plus, ces arbres mettent plusieurs années voire des siècles pour arriver à maturité. Ils arriveront de moins en moins souvent à cette étape. Ils seront abattus avant par l’arrivée de tempêtes de plus en plus monstrueuses.

La sagesse du vieux Rungléo et la COP 28

Le plus vieux chêne de la contrée, près de 500 ans, Rungléo a été terrassé, coupé en deux, éradiqué par Ciaran. C’est un signe aussi. son tronc béant est un message, un appel au secours, mais les humains s’en fichent. Ils continuent leur petite vie, ils lorgnent sur le territoire du voisin, comme avant. Ils votent des lois-consensus en coupant la poire en deux pour faire plaisir aux climato-sceptiques et les climato-conscients. Quelle dérision ! Il faut un changement radical de notre mode de vie pour rompre un cycle infernal qui s’installe sur la planète.

Le vieux de Rungléo est mort, déchiré en deux !

Quel lien peut-il y avoir entre le vieux Rungléo et la COP 28. Aucun et tous les liens en même temps. Les Hommes devraiens avoir plus d’humilité et de sagesse. Cinquante quatre pays africains se sont réunis à Nairobi en 2023 pour voir s’il n’avaiebnt pas une position commune en vue de la COP 28 qui va avoir lieu entre le 30 novembre et le 12 décembre à Dubaï. Elle commence aujourd’hui donc ! Les pays africains se sont mis d’accord pour expliquer au monde que ce n’est pas l’Afrique qui va supporter le poids de la lutte contre le réchauffement climatique, dans ce qui s’appelle désormais la Déclaration de Nairobi.1 Les pays Africains émettent 3% d’émission à effet de serre alors qu’elle représente 17% de la population mondiale. Les pays africains sentent venir le vent en provenance des pays du Nord qui voudraient faire payer ce continent en ponctionnant une fois de plus ses richesses pour compenser leurs propres émissions carbones.

Les Africains demandent que les pollueurs prennent leurs responsabilités en cessant d’appauvrir le continent africain. L’Afrique se réveille aussi bien que les discussions furent rudes. Pour exemple, le président du Kenya, William Ruto, est connu pour son soutien inconditionnel des pays de l’hémisphère Nord. Il est cadnassé par ces derniers. Et pourtant il a signé cette déclaration commune.

A l’instar des pays africains, nous voulons voir les pays riches dépassés leurs simples intentions de changer les choses, en les changeant réellement. Ce continent espère pouvoir obtenir un bilan des actions entreprises par le Nord. Jusque maintenant, il y a beaucoup de blabla mais rien n’avance réellement. Espérons que la COP 28 débouchera sur autre chose qu’un énième blabla.

Chaque jour, je rencontre, je visite, je vois, j’entends des personnes qui ont pris conscience qu’il est temps de changer et qui agissent. Les projets ne manquent pas. Les personnes que je rencontre dans les formations de Pas à Pas vers une terre vivante, fourmillent d’idées, de projets d’autonomie partielle ou totale. Cela fait du bien de rencontrer ces personnes. Nous sommes de plus en plus nombreux à agir. Pour chaque arbre descendu par la tempête, une personne s’éveille. Ils ne sont pas morts en vain !

Géry de Broqueville

  1. La Déclaration de Nairobi date de septembre 2023. Cliquez ici. ↩︎
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