En restant dans une région de France proche de la frontière belge, j’ai découvert un magnifique ensemble de jardins les plus divers, ce mois de juin. Ayant pris quelques jours de congé en ce début de mois, j’ai arpenté quelques jardins remarquables de ce coin-là. Le premier voyage m’a conduit dans le jardin des sens, des saisons, la roseraie de l’abbaye de Valloires.

Deux lieux sont les plus marquants de l’ensemble de la visite. Le premier est la roseraie qui montre moultes roses dont les pétales ou les arômes enivrent le quidam qui se perd dans les massifs de ce lieu. En sachant qu’il n’en finira jamais avec les roses, car il en trouvera dans tous les endroits du parc.

Le jardin de l’évolution

L’autre lieu est celui du jardin de l’évolution. Ce jardin en forme d’éventail qui se déploie rend hommage à Jean-Baptiste Lamarck, botaniste des lumières. En remontant jusqu’au sommet de ce lieu, nous franchissons 400 millions d’années. Le point de départ nous montre les plantes les plus anciennes ayant existé sur notre planète. Le premier jardin nous montre les mousses, fougères, prêle et autre Ginko biloba.

En gravissant les escaliers nous nous rapprochons de notre époque en passant par le magnolia qui est l’arbre qui a décidé, un jour, d’offrir sa fleur aux premiers insectes qu’abrite la Terre. On découvre aussi que la famille des Renoncules comme les anémones et les pivoines utilisent la couleur pour parfaire la pollinisation.

Les Apiacées font parties de cette évolution avec ses fleurs en ombelle comme le fenouil, la carotte, le céleri, la berce, la coriandre. Les Astéracées arrivent ensuite (marguerite, pâquerette, camomille, tournesol…) qui rassemblent leurs fleurs pour faciliter la vie des pollinisateurs. Enfin ce sont les poacées qui arrivent avec la fétuque et les céréales qui font confiance au vent pour se reproduire. Nous arrivons enfin au sommet avec les chambres des êtres, de l’érosion, des nuages qui posent des questions sur notre rapport à la nature. Lamarck disait d’ailleurs ceci en 1820 : L’homme ne peut altérer le fruit de millions d’années pour satisfaire son avidité du moment.

Un lieu pour nous comprendre !

Ce deuxième lieu est en restauration tant certaines plantes ancestrales se sentent bien à cet endroit. C’est, tout de même pour la première fois qu’un jardin montre ainsi l’évolution des plantes à travers un dédale de plantes parfois très rares. Au pied de la seconde volée d’escalier, l’on peut découvrir un arbre étrange qui est en voie de disparition dans son pays d’origine, le Chili. Ce conifère porte le nom de Araucaria araucana. Il est aussi appelé Désespoir des singes. Cet arbre est originaire du Chili et existait du temps des dinosaures. Cet étrange conifère est à feuilles triangulaires dont les branches sont

faites de grosses épines. Cette espèce est en voie de disparition. Il est rempacé par des monocultures de Pinus radiata et d’Eucalyptus, utilisés dans la fabrication de pâte à papier. L’origine du nom vient de la province d’Aroco peuplée par les indiens Araucans qui se nourrissent de leurs graines.

Des panneaux ponctuent la visite montrant l’échelonnement de l’arrivée des hominidés il y a 50.000 ans. En montant les escaliers, je suis passé par toutes les étapes. Du monde minéral à l’apparition du plancton jusqu’à l’arrivée des mamifères. Les insectes et donc les fleurs nous montre la reproduction sexuée. La boucle est bouclée, le bas de la pente nous montre les premières plantes. Le haut nous décrit la vision de l’évolution selon Jean-Baptiste Lamarck.

Ce parc vaut vraiment la peine d’être visité. Il se trouve à 1H30 de Bruxelles. C’est un lieu idéal de visite et de ressourcement. La meilleur période ? En basse saison touristique mais en fin de haute saison pour l’épanouissement des plus belles fleurs.

Géry de Broqueville

Les jardins de Valloires se trouvent dans la Baie de Somme. Pour ses coordonnée, cliquez-ici.