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La propreté dans la ferme

Ferme pédagogique de Ndoumboudj
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Temps de lecture : 4 minutes

En allant à Ndoumboudj au mois de janvier 2024, j’ai senti une ferme requinquée avec de nombreuses planches de culture bien vertes, en cours de repiquage alors que d’autres sont déjà au stade de la récolte comme les tomates. De plus, le terrain de la ferme a atteint un degré de propreté inégalé, pas de plastique en tout sens. Nous avons souvent insisté sur la question du rangement et de la propreté du lieu de travail. Cela fait partie de l’agroécologie.

Émile, l’âne de la ferme de Ndoumboudj, satisfait de la propreté de son environnement, peut se la couler douce…

Assurément pas pour longtemps ! Moussa et François décident de prendre 200 m2 dont il creuse des sillons, avec Émile, pour repiquer les oignons. Le repiquage ou l’entretien se déroulait le soir avant l’arrosage des parcelles. La journée était consacrée à autre chose de, probablement, plus fastidieux, mais indispensable. Le lendemain de la visite de la ferme des Quatre chemins, l’équipe a décrit les éléments qu’elle pourrait implémenter dans sa ferme pédagogique. La liste concernait à la fois l’irrigation mais aussi les plantations étagées. 1

De la propreté aux semis

Bien d’autres éléments ont été pris en compte comme la structuration des fosses compostières, la case semencière et le séchoir. L’espace dédié à la récolte des semences était très bien arrangé. La présence d’une demi-douzaine de tables de semis protégées par des moustiquaires a fait mouche. Les idées fusent sur La propreté et la finition des lieux, les allées de cocotiers, un mandala, la reproduction par greffage, la serre d’ombre, le hache-paille. L’équipe se rend compte qu’il y a encore beaucoup de travail pour améliorer la ferme pédagogique d’autant que cette dernière veut présenter, par exemple, tous les modèles d’irrigation en expliquant les inconvénients et les avantages.

Ces améliorations seront développées, en grande partie, sur deux années 2024-2025. Il faut se rendre compte que tous les changements sont, chaque fois, intégrés dans les formations données dans la ferme. Chaque changement devient donc source d’analyse et de démonstration à partager aux participants aux formations et cela en toute transparence. Montrer que l’on s’est trompé est un gage de sérieux. Face à la nature,il y a tant de choses à comprendre encore…

Comprendre ses responsabilités

Nous avons ensuite listé toutes les activités réalisées dans la ferme pour déterminer les responsabilités de chacun. La tentation est de dire que chacun est responsable de tout puisqu’ils forment à trois, une équipe fort soudée.2 Ici, il était important de découvrir qui était responsable de quoi. Ce travail a duré quelques jours suivi par l’établissement de la ligne du temps des travaux à réaliser dans la ferme tout au long de l’année.

Plus d’une centaine de fonctions ont été identifiées pour une bonne gestion de la ferme pédagogique. Ainsi, dans les grandes lignes, Moussa est responsable des cultures et de la formation donnée aux participants, François est responsable de la vente des produits et de la gestion du matériel de la ferme. Éverienne est responsable relations publiques et des rencontres interculturelles. Ces fonctions ont été réparties sur une ligne du temps qui dure un an. Chaque année, l’équipe devra recommencer cette ligne du temps.

Sans ce travail qui a duré quelques jours, l’équipe avait des difficultés de déterminer quels étaient tous les travaux à réaliser dans la ferme. Maintenant c’est clair, il y a du boulot pour chacune des années.

Repos et découvertes inattendues

A la fin de mon séjour à la ferme, nous avions proposé de passer deux jours de repos total à Saint-Louis que l’équipe n’avait jamais visité. C’est un repos bien mérité après le travail intense que l’équipe a réalisé. Deux jours de vacances, c’est assez inédit pour l’équipe. Nous avons réservé un logement sur booking qui s’est avéré complètement surréaliste.

Je me suis souvenu que je connaissais une des personne qui faisait partie des cofondateurs de l’association Asmae. Ainsi je téléphone à Isabelle Visart pour lui signaler que j’arrive à Saint-Louis avec l’équipe. Elle est enthousiaste pour une rencontre et nous organise une visite de la ville, en calèche, avec un très bon guide qui ne garde pas sa langue en poche. Nous passons de bars en restaurants branchés (et pas chers) pour rencontrer le mari d’Isabelle, Samba Sarr. Ce dernier est artiste-sculpteur qui travaille essentiellement avec des matériaux de récupération et plus particulièrement le plastique et les canettes.

Le dimanche, au lieu de se prélasser sur une plage, l’équipe de Ndoumboudj a convenu de rendre visite au centre For Sopi d’Isabelle et à l’atelier de son mari le lendemain matin avant de retourner à Dakar.

Qui dit propreté, dit récup !

Nous avons découvert son projet de sensibilisation et de recyclage part l’art. C’est une très belle solution pour piéger les plastiques qui volent dans tous les sens dans la plupart des villages au Sénégal. L’aspect du village de Ndoumboudj est assez désespérant. Ce n’est pas le sol que l’on voit mais des milliers de sachets en plastique qui jonchent le sol accompagnés de déchets de toute nature.

Il y a bien eu un projet de sensibilisation, il y a quelques années, réalisé conjointement entre Action Jeunesse & Environnement (AJE) et Solidagro. Faute de suivi et de financement, ce projet s’est dégonflé comme un sac en plastique vide… Toute la question est de faire un travail en profondeur en ce qui concerne la sensibilisation. Il ne suffit pas de placer des poubelles, il faut encore ramasser le contenu et le déposer dans un lieu de recyclage. Mais là, rien n’est prévu si ce n’est la déchetterie locale. Non seulement, elle n’est pas gérée mais en plus tout est à l’air libre. Au premier coup de vent les plastiques s’envolent vers les champs de culture.

Isabelle au centre avec Sarr Samba

Il y a peut-être bien une solution… le recyclage. La visite de l’équipe de Ndoumboudj à Saint-Louis va peut-être déboucher sur une collaboration avec l’artiste Samba Sarr qui crée des œuvres personnelles ou collectives avec des enfants, à partir de déchets plastiques ou de canette. Ses œuvres collectives se construisent dans un centre situé au sud de Saint-Louis dans le village de Rao. 3

Les photos ci-dessous en disent long sur la manière de recycler les plastiques et d’en faire des œuvres d’art. En tout cas, ce qui est. sûr, même en congé, l’équipe travaille pour toujours améliorer ses formations et transmettre ses propres apprentissages.

Géry de Broqueville

  1. Pour plus de détails, voir l’article précédent. ↩︎
  2. A l’heure de finaliser cet article ↩︎
  3. Ce centre a été créé par Isabelle Visart. Cette dernière est une des co-fondatrices de l’association Asmae, en 1981. ↩︎
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