Ayant eu quelques jours de répit dans un mois d’août chargé, je me suis promené dans deux jardins du Pas-de-Calais. L’un d’eux porte le nom de son village, Séricourt, à 40 km à l’Ouest d’Arras. C’est un jardin privé de 4,5 hectares situé dans une petite vallée boisée, traversée par le ruisseau des Ayres. (1)
Ce jardin est pensé, depuis une trentaine d’années par Guillaume Gosse de Gorre (2), son épouse Laure et son frère Yves et développé sur des terres familiales.
Cette équipe de choc a remarquablement placé les différentes essences d’arbre en fonction du dénivelé de l’espace. Dans l’introduction de leur site Internet, nous pouvons lire ce paragraphe : « Labellisés « Jardin Remarquable », les Jardins de Séricourt, réveillent l’imaginaire et racontent des histoires à travers la cathédrale de roses, l’allée de la mer, le jardin guerrier, le jardin des topiaires…, véritable lieu de découvertes et de plaisirs inattendus. » (3)
Les chambres de Séricourt à gogo…
Chaque jardin, appelé chambre, est attaché à l’histoire du monde. Les alignements des soldats du mausolée de l’empereur chinois Qin sont présentés de manière inédite. Ce jardin oscille entre le jardin à la française ou à l’anglaise. Les traces d’un bombardement de 1944 sont intégrés au paysage. Ce rappel des heures sombres est contrebalancés par la lumière. Les méandres formés par les arbres et les massifs parfois alignés, souvent écervelés inspirent joie et paix.
La cathédrale des roses est incroyable. Mon seul regret ? Être venu au mois d’août. La seconde quinzaine de juin doit être le sommet de la beauté. Pas moins de 300 variétés de roses dont la majorité viennent du Japon sont acclimatées avec succès pour les jardins. Séricourt est donc un haut lieu de la rose comme peut l’être le château d’Hex en Belgique. C’est donc un appel à revenir en juin où le parc offre une multitude de couleurs chatoyantes.
Je vous invite à visiter ce lieu de quiétude où seuls le bourdonnement des pollinisateurs et les petits cris d’étonnement des enfants troublent un silence souvent monacal. Non seulement c’est un bon bol d’air mais aussi un magnifique lieu de ressourcement auprès de la nature.
Géry de Broqueville
- Je parlerai tout bientôt des caractéristiques des jardins du musée de Lens. Ces textes font partie de la série Quid chez les autres ?
- Guillaume Gosse de Gorre est diplômé de l’École Nationale du Paysage de Versailles.
- Les jardins de Séricourt, 2 rue du Bois à 62270 Séricourt cliquez ici.