Le Lamier blanc (Lamium Album) ne pique pas comme la grande ortie. Normal, elle ne fait pas partie de la famille des Urticacées. Cette famille regroupe les plantes qui piquent. Et pourtant certaines plantes de la famille des Lamiacées ressemble étrangement à l’ortie et en porte même le nom. Les fleurs blanches et la tige à section carrée permettent de la distinguer sans équivoque. ¹ Il paraît que les Lamiers blancs se cachent parmi les orties pour ne pas se faire manger par les lapins !

Lamium est issu du latin lamia, tiré du même mot grec désignant une créature monstrueuse (Lamia, ogresse dans la mythologie grecque), provenant de laimos, « gorge, gosier ». Les tiges et les feuilles ont un aspect duveteux au toucher grâce à des poils très fins.

Le Lamier fait partie de la famille des Lamiacées. Par son nom elle en est le porte-drapeau de tous les autres membres de cette famille que nous connaissons bien. Cette famille comprend de nombreuses plantes aromatiques (Basilic, Lavande, Marjolaine, Mélisse, Menthe, Origan, Romarin, Sarriette, Sauge, Thym, etc.).

Description

On rencontre une quarantaine d’espèces de lamiers en Europe, Afrique du Nord et Asie. Ce sont des plantes à tige de section carrée, à feuilles simples généralement dentées. C’est la forme des feuilles qui nous induit en erreur, surtout quand il n’y a pas les fleurs. Les inflorescences sont des verticilles. Les pétales forment eux une corolle à deux lèvres, la supérieure en forme de casque, masquant les étamines, à 3 lobes, le médian élargi, bilobé et les 2 latéraux très petits, en forme de dents.

Le port de cette plante est assez diversifié. Lamium album pousse comme l’ortie jusqu’à 50 cm de haut mais d’autres vont former des coussins compacts. Le lamier doré s’étend grâce à ses stolons, dont la taille ne dépasse pas les 20 cm.

Le lamier pousse dans tous les types de sol. Dans les jardins ornementaux, le lamier blanc est même cultivé comme couvre-sol. De nombreux cultivars ont été créés par sélection comme plantes décoratives pour le jardin. Vous l’avez bien compris, contrairement à l’ortie, ses feuilles ne piquent pas. Bien au contraire, elles sont soyeuses, douces et agréables au toucher. Les fruits sont des tétrakènes, fruits secs divisés en 4 parties égales. Les lamiers sont des plantes nitratophiles. Tous les lamiers ont des fleurs qui attirent les insectes. Les insectes les plus friands de nectar et de pollen sont les papillons, les abeilles et les bourdons. Les fleurs du lamier possèdent ce qu’on appelle une marque de miel. Un motif qui montre le chemin du nectar. ²

Mais attention, les lamiacées ont un fort pouvoir allélopathique, c’est-à-dire agissant négativement sur la germination des autres plantes. Ce sont les terpènes composants principaux de leurs huiles essentielles. Certaines Lamiacées comme le thym, le serpolet et l’origan, sont dotés d’une efficacité insecticide. ³

Lamiacées et cosmos

Cette famille est une authentique famille de plantes médicinales, alors que dans la majorité des familles la caractéristique médicinale est une exception ou une rareté. Que se passe-t-il au niveau des Lamiacées ? Selon Wilhelm Pelikan ⁴, cette particularité provient de l’influence cosmique de la chaleur sur la formation de cette famille de plantes. On peut se douter que toutes les familles de plantes sont en contact avec le cosmos, la tête en l’air ! Mais pas au point des Lamiacées. Ces plantes contiennent toutes des huiles essentielles appelées anciennement des huiles éthériques.

Les Lamiacées se situent essentiellement dans des endroits chauds, mais pas tropicaux. Les sols où elles se développent au mieux sont secs, caillouteux, en pente, en montagne et exposés aux forces cosmiques. On pense à la Lavande, au Romarin, Sauge, Thym et autres. Ces plantes sont les plus odoriférantes et donnent une impression de force et de robustesse face aux éléments.

Des exceptions existent, bien sûr. Ce sont les lamiacées qui s’installent dans le fonds des vallées alluviales, près des ruisseaux. Elles ont alors une odeur plus âpres, le cosmique ne pouvant pas s’emparer de ces plantes, les laissant plus à l’influence du terrestre. Pelikan observe toujours chaque famille de plantes en fonction de sa présence dans le cosmos. Ses analyses sont très intéressantes et permet de comprendre l’évolution de la plante. Les feuilles des lamiacées qui sont grandement influencées par la chaleur cosmique sont petites, pointues (Sarriette et Thym) alors que les feuilles des lamiacées des vallées sont plus larges et plus souples comme la Mélisse, le lamier ou l’épiaire. ⁵

Association Lamier/fourmis

Il existe une association étonnante entre le lamier et la fourmi. Le lamier a besoin de la fourmi pour s’étendre et traverser des distances allant jusqu’à 70 m. La semence de Lamier est attachée à un élaïosome. ⁶ Cet appendice est riche en lipides et en sucre. La fourmi amène la graine dans son nid, mange la récompense et puis déplace plus loin la semence qui donnera un autre lamier dès le printemps. C’est ainsi que cette plante se propage d’un lieu à un autre. ⁷

Les lamiers de chez nous

Si nous avons repris le lamier blanc en introduction, c’est parce que nous le rencontrons souvent dans nos potagers. Il en existe d’autres qui porte le nom d’ortie rouge (Labium purpureum), jaune (Galeobdolon luteum), bleue (Leonurus cardiaca), royale (Galeopsis tetrahit), tâchetée (Lamium maculatum). Il y a même l’ortie puante (Stachys sylvatica) qui n’est autre que l’épiaire des bois. Nous allons passer en revue quelques Lamium dont aucune ne sont des orties.

Lamium album

Cette plante porte le nom vernaculaire d’ortie blanche, ortie morte, fausse ortie, marachemin, chuchette, herbe archangélique. Ce dernier nom fait référence à l’archange Gabriel qui dévoila les propriétés bénéfiques de la plante. Elle est vivace, herbacée, velue, odorante. Elle peut grandir jusqu’à 1 m de haut. Les tiges sont carrées et souvent violacées. Les feuilles opposées sont ovales triangulaires aiguës au sommet, en cœur à la base. Elles sont plus longues (jusqu’à 7 cm) que larges (4 cm). Au moment de la floraison, la plante se redresse vers le ciel. L’inflorescence est formée de verticilles composée de 6 à 16 fleurs de couleur blanche à blanc jaunâtre. Les fleurs blanches sont à deux lèvres, poussant à l’aisselle des feuilles. Le lamier blanc se reproduit à l’aide de rejets courts. ⁸

Biotopes et indications

Biotope primaire : Vallées alluviales, lisières et clairières forestières. Biotope secondaire : Bords des chemins et des routes, plantation de peupliers, prairies agricoles, vignes et vergers.

Caractères indicateurs : Engorgement des sols humides, riche en bases, en azote ou en matière organique. Excès de matière organique ou surpâturage de prairies humides. ⁹

Principes actifs

C’est dans le lamier blancs que l’on trouve les plus haute concentration en potassium, phosphore, calcium, magnésium, zinc, cuivre, et soufre. Elle possède des huiles essentielles, des flavonoïdes (0,4%), des glycosides, de la saponine, des mucilages et des tannins. Les autres lamiers ont les mêmes composés à des concentrations différentes. ¹⁰

Les utilisations du lamier blanc

Médecine

Les fleurs se récoltent au début de la floraison. Elles concentrent la majeure partie des principes actifs. La plante entière est astringente, anti-inflammatoire et dépurative. C’est une régulatrice du cycle féminin. Elle est diurétique, tonique, dépurative, rafraîchissante, narcotique, et vulnéraire. Un autre usage concerne le système circulatoire, l’action décongestionnante utile dans les hémorroïdes, les varices. ¹¹ Il suffit de 15 à 25 g par litre d’eau, trois fois par jour pour soulager les maladies des voies respiratoires. ¹²

Il semblerait que le lamier blanc soit une des 14 plantes qui composent le Beaume de Saint-Antoine. Cet onguent traitait selon la littérature retrouvée ¹³ le feu de Saint-Antoine ou ergotisme. ¹⁴

Cuisine

De février à octobre, on consomme les feuilles et les pointes. La partie aérienne est aromatique, elle est meilleure cuite, en soupe par exemple. On peut la consommer sous forme de tisane avec 10 à 15 g de fleurs et de feuilles. La texture est plus ferme que ses copains lamiers. Selon les saisons, il est possible de consommer certaines de la plante.

Au potager

Bien sûr, un extrait fermenté d’ortie blanche n’a pas du tout les effets escomptés que ceux attendus pour la grande ortie Urtica dioica. Il semblerait qu’aucun des principes actifs du lamier ne soit intéressant pour les autres plantes en tout cas sous forme d’extrait fermenté, de tsane, de macération ou de décoction.

Le lamier blanc attire les pollinisateurs pour son nectar et son pollen riche de mars à novembre. L’insecte n°1 qui butine cette plante reste le bourdon surtout au printemps et en automne. Le lamier blanc est d’ailleurs une des premières plantes à fleurir au début printemps, ce qui permet à une multitudes d’insectes précoces de se nourrir.

Le lamier blanc comme le pourpre d’ailleurs attire aussi les femelles des syrphes, des hyménoptères, des mouches parasites. Ces insectes ont besoin du pollen et du nectar qui leur donne des protéines et de l’énergie pour avoir la force de produire des œufs. ¹⁵ Gertrud Franck conseille de placer des lamiers blanc au pieds des arbres pour son effet répulsif contre les pucerons lignagers, entre-autre.

Pour les animaux : Pour renforcer la viandes des bovins, le lamier blanc est bon pour augmenter la production et l’engraissement. Le cochon d’Inde raffole de cette plante.

Le lamier, une plante coquine !

Guy Fuinel nous présente le lamier comme une invitation à aimer. Bien qu’elle ressemble à l’ortie, ses feuilles sont douces. Le lamier se joue de l’ortie. Cette dernière se la joue masculine, le dieu Mars, de la guerre. Le lamier se la joue féminine, douce, patiente et tout en beauté. Alors que l’ortie est faite de feu (ses piqûres brûlent la peau, le lamier irradie d’une chaleur douce. Dans ses attributs thérapeutiques, le lamier choisit de. soigner les organes féminins. Il est même réputé pour revigorer les jeunes filles anémiées. ¹⁶

Lamium amplexicaule vs Lamium purpureum

Deux noms pour la même plante ? Pas tout à fait. Ces plantes ont quelques nuances qui en font deux plantes différentes avec des fleurs toutes aussi rosse l’une que l’autre. Mais pour éviter la confusion entre Lamier Pourpre et Lamier Amplexicaule,¹⁷ il faut être attentif à la position des fleurs. La forme des feuilles a aussi son importance puisque les feuilles supérieures du Lamier Amplexicaule sont embrassantes. Le lamier pourpre porte le nom vernaculaire d’ortie rouge.

Pour complexifier les choses, un sélectionneur a décidé de croiser les deux Lamium pour en faire un troisième qui porte le nom de Lamium hybridum. ¹⁸ Ce Lamium hybridum aura donc plus ou moins les caractéristiques de ces deux parents, même s’il reste plutôt proche du Lamier pourpre. On le croise souvent dans les milieux où les deux espèces parents prospèrent. Parfois on le considère comme une variété de lamier pourpre tellement ils ont de points communs. Mais pour éviter la confusion entre Lamier pourpre et Lamier hybride, on regarde les feuilles et les fleurs. Les feuilles du Lamier hybride ont d’ailleurs des lobes plus prononcés.

Lamium purpureum est une plante annuelle herbacée haute de 10 à 30 cm à forte odeur. Des feuilles rougeâtre font un empilement pyramidale qui simule une fleur. Le reste de la plante est verte. Les fleurs à deux lèvres et tube droit sont pourpres. La période de floraison s’étend de mars à octobre, selon les régions. Plus au sud, cette plante pourpre peut attirer les pollinisateurs toute l’année, pour son excellent nectar et son pollen.

Biotopes et indications

Biotope primaire : Sables et limons riches en azote des vallées alluviales des fleuves et des rivières. Biotope secondaire : bords des chemins et des routes, cultures intensives, vignes et vergers nitratés. Maraîchage et jardin ayant reçu un excès de fumure.

Caractères indicateurs : excès d’azote et de MO dans des sols riches en bases. Érosion et lessivage. Le Lamium purpureum vit dans des terrains plus pauvres en bases et plus acides que le Lamium amplexicaule. ¹⁹

Utilisations du lamier pourpre

En médecine : La plante entière est astringente et diurétique. C’est un tonique du système utérin. En cuisine : la partie aérienne est aromatique et parfume les salades et plats cuisinés. Ne pas récolter les plantes le long des routes, le lamier pourpre aime bien le dioxyde d’azote d’origine industrielle et automobile. Elle s’avère alors toxique.

Lamium galeobdolon

Le Lamier jaune se trouve chez nous à l’état sauvage lors d’une coupe à blanc d’un bois mais aussi en lisière de la forêt.Sa taille est de 15 à 60 cm. Son nom vernaculaire est ortie jaune. L’adjectif galeobdolon est construite sur le grec galê, « belette, putois », et bdolos, « puanteur », en référence aux feuilles qui dégagent une odeur désagréable lorsqu’on les froisse. La période de floraison est relativement courte de mai à juillet. En cuisine, malgré leur forte odeur, les feuilles ont un goût relativement doux. Elles peuvent être consommées crues ou cuites. On peut utiliser les fleurs en décoration de plats, elles sont consommables.

Lamium maculatum

Le Lamier maculé est une plante vivace et rampante vit dans un sol frais, soleil et mi-ombre et est capable de monter à 25 cm de hauteur. Ses fleurs sont mauves avec une floraison entre avril et septembre. On la retrouve sur les talus, les berges de rivières et les haies. Il existe un cultivar blanc qui prend le nom de White Nancy.

Ce dernier est très sensible aux gastéropodes, au printemps. Elle est dite tachetée parce que ses feuilles sont vert foncé dont la partie centrale est mouchetée d’argent. Cette plante est un excellent couvre-sol. Elle n’est pas envahissante d’autant qu’elle s’étend sur 1 m maximum. Elle est beaucoup plus rare en Belgique.

Les biotopes

Biotope primaire : Terrains frais à humides, riches en bases dans les forêts de feuillus ou forêts alluviales, en lisières de forêts. Biotopes secondaires : En bordure de sentiers et de haies ainsi que sur des remblais.

En conclusion…

Une fois de plus, nous nous trouvons face à une plante sauvage qui a beaucoup de vertus, mine de rien. Les deux bémols que l’on pourrait trouver chez cette plante sont le fait qu’elle est fortement allélopathique c’est-à-dire qu’elle provoque une inhibition de la croissance des autres plantes et qu’elle est hôte pour certains ravageurs de nos légumes. Visiblement elle n’est pas hôte pour les auxiliaires. Toutefois elle est très mellifère. Elle a donc pas mal de choses positives à nous raconter.

Comme cette plante est issue de régions chaudes et non tropicales, il n’existe pas de lamier au Sénégal. Par contre beaucoup des plantes aromatiques de la famille des Lamiacées se sont adaptées aux conditions climatiques plus extrêmes que sur le pourtour méditerranéen. Nous aborderons ce sujet plus tard.

Géry de Broqueville

1. Le seul élément que nous n’abordons pas réellement est ce qui concerne la cuisine. Je laisse les explications orales à Nancy et Florian lors des magnifiques rencontres organisées à Eghezée dans le cadre des formations Terre en Ciel. ↩︎
2. Renate Hagenouw, Des herbes pour tous, Ed. R&B, 2018, p.71. ↩︎
3. Sandra Lefrançois & Jean-Paul Thorez, Plantes compagnes au potager bio, le guide des cultures associées, Ed. Terre vivante, 2010,p.138.. ↩︎
4. Wilhelm Pelikan (1893-1981) était un chimiste, anthroposophe, pharmacien, jardinier et praticien de médecine anthroposophique germano-autrichien. Il a écrit trois tomes qui décrivent 400 plantes pour comprendre les rapports entre les désordres de l’organisme humain et les propriétés thérapeutiques desplantes ↩︎
5. Wilhelm Pelikan, L’homme et les plantes médicinales, Ed. Triades, Tome 1, 2002, p.52-76.
   ↩︎
6. Un élaïosome (du grec ἔλαιον élaion- huile d’olive/huile et σόμα sóma- corps), également appelé « oléosome », est une excroissance charnue attachée aux aux graines de certaines espèces de plantes. ↩︎
7. Peter Wohlleben, l’horloge de la nature, prévoir le temps, comprendre les saisons, les animaux et les plantes, Ed. Le Fil vert, 2017, p.60. ↩︎
8. Extrait de S.G. Fleischhauer, & Co, Plantes sauvages comestibles, Ed. Ulmer, 2018, p.119 ↩︎
9. Gérard Ducerf, L’encyclopédie des plantes bio-indicatrice alimentaires et médicinales, guide de diagnostic des sols, volume 1, Ed. Promonature, 2017 p.202. ↩︎
10. S.G. Fleischauer & Co, Plantes sauvages comestibles, Ed. Ulmer, 2012, p.110. ↩︎
11. Christian Escriva & Jean-Michel Florin, Rencontrer les plantes, approche par la méthode de Goethe, Ed. Amyris, 2011, p.139. ↩︎
12. Bernard Bertrand, L’Herbier oublié, secrets des plantes retrouvées, Ed. Plume de Carotte, 2021, Planche 44. ↩︎
13. Bachoffner Pierre, Le baume de saint Antoine au XVIIIe siècle : Elisabeth Clémentz, Les Antonins d’Issenheim, essor et dérive d’une vocation hospitalière à la lumière du temporel, in Revue de l’histoire de la pharmacie, #313, 1997, p.97. ↩︎
14. L’ergotisme est une maladie affectant l’homme ou les animaux herbivores qui résulte d’une intoxication par ingestion d’alcaloïdes produits par l’ergot du seigle (Claviceps purpurea) ou d’autres espèces du genre Claviceps. Voir Wikipédia ↩︎
15. Jean-Paul Thorez & Brigitte Lapouge, Le guide du jardin bio, Ed. Terre vivante, 2020, p.84. ↩︎
16. Guy Fuinel, L’amour & les plantes, Collection Florilège, Édition Amyris, 2005, p.26. ↩︎
17. On voit moins souvent le Lamier Amplexicaule chez nous. Elle est plus du coté français et Europe un peu plus au sud que nous. Elle est commune du nord de l’Afrique jusqu’en Asie. Elle ne dépasse pas les 25 cm. Cette espèce est hermaphrodite ↩︎
18. Voir le site Internet Préservons la nature. ↩︎
19. Ducerf, p.201. ↩︎