A force de parler de plantes condimentaires, médicinales, de légumes ou d’arbres, je perd un peu de vue les animaux… Je me mets donc à écrire un article sur les oiseaux de nos contrées. Et puis, je me rappelle que je viens de recevoir un beau traité sur les oiseaux nicheurs de Wallonie. Puisons là-dedans notre inspiration, pourquoi pas ?
Je me suis fait membre de Natagora1 qui a pour vocation de protéger la biodiversité dans notre beau pays et en protégeant plus particulièrement les oiseaux. Reçu en cadeau, ce livre est un véritable traité sur les oiseaux nicheurs de Wallonie.
J’ai ouvert le livre au hasard 2. C’est la perdrix grise (Perdix perdrix) qui retient mon regard. Je me souviens des mes grands-parents qui me parlaient de la chasse aux perdrix tant sa chair était bonne. Il est probable que j’en ai mangé quand j’étais plus jeune, fruit d’une chasse ou l’autre. Il est vrai qu’ayant moins de 8 mois, le mâle ou la femelle est un perdreau. Cela fait bien longtemps que je ne vois plus dans les menus cet oiseau qui faisait le bonheur de nos ancêtres. 3
Et pour cause, il est en voie de disparition dans la plupart des provinces de la Wallonie profonde. L’exception est l’ouest dans les régions de la Thiérache, du Hainaut picard et de Thudinie. La perdrix grise est friande des terres cultivées en céréales diverses. C’est donc dans ces endroits qu’on va la retrouver plus facilement.
Mieux comprendre 350 nicheurs
Ce qui est formidable dans ce livre, c’est que pour chaque oiseau, il présente une explication objective des raisons de sa présence ou non sur le sol wallon. Il est évident que dans le contexte actuel de pollution et d’agriculture conventionnelle, polluée par des pesticides issus de molécules de synthèse, il est en voie de disparition à termes. Le travail fait par les ornithologues montrent la répartition du volatile dans les différentes sous-régions de la Wallonie. Il reste à l’heure actuelle environ 3.900 couples dans le sud du pays.
La chasse mais surtout par la présence de l’agriculture conventionnelle cause la disparition progressive de la perdrix grise. Depuis 90 ans la population décline. Dans les années 1960, la population était évaluée à environ 18.000 couples.
Si le froid s’y met…
L’hiver 1978-1979 décime la perdrix à cause d’une longue vague de froid. En Famenne, il ne restait plus que quelques couples qui ont fini par disparaître alors que des lâchers de perdrix ont eu lieu à l’automne suivant. Si le coup de froid a été fatidique dans les régions des Fagnes et de la Famenne, il n’en reste pas moins que la modernisation et l’intensification de l’agriculture détruisent l’habitat des nicheurs et réduisent de manière drastique les ressources alimentaires. Et ici on ne parle pas de l’accroissement des zones d’habitats humain ou la création de zonings industriels.
La pression cynégétique reste un des facteurs de diminution du nombre de perdrix bien que le Conseil cynégétique propose de ne les chasser que tous les deux ou trois ans. Les chasseurs essaient de l’introduire à nouveau par des lâchers de 15 20.000 perdrix grises. L’apport de ces perdrix est tout aussi néfaste car elles proviennent de régions fort éloignées. Ces lâchers contribuent à transmettre des maladies venues d’ailleurs et provoquent une dilution génétique des souches régionales de perdrix. Les chasseurs hesbignons, par exemple, s’engagent à ne les chasser que tous les deux ans. Ces lâchers sont des échecs cuisants, la population de perdrix grise continue à diminuer, même dans le Hainaut… Classée dans la liste rouge des oiseaux vulnérables, la perdrix risque de disparaître. Pourtant cela fait 11 ans qu’il n’y a plus eu de froid intense.
Un outil très utile
Deux pages sont consacrées à chacun de ces oiseaux nicheurs. Divisé en paragraphes. les textes les intitulés : Répartition, effectif, habitat, évolution. C’est dans ce dernier chapitre que se trouve les cartes ci-dessous qui permettent de visualiser l’état des lieux en Wallonie.4
Voilà donc un livre a garder à portée de main pour essayer de comprendre ce qui se passe en Région wallonne. Nous savons qu’il existe un effondrement de la biodiversité. Rien que le cas de la perdrix nous amène à mieux comprendre les raisons multiples en fonction de ses caractéristiques de vie. Contrairement aux plantes, les oiseaux ont du mal à s’adapter à un biotope secondaire.5 Il est bon de connaître l’ensemble de ces oiseaux pour mieux connaître les bons gestes en vue de leur protection.
Géry de Broqueville
- Présente sur tous les fronts pour défendre la biodiversité, Natagora crée et gère des réserves naturelles et développe de nombreuses autres actions impliquant tous les acteurs de la société. L’équivalent en Flandre est Natuurpunt. ↩︎
- Collectif, Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie, Avès, 2010, p.143. ↩︎
- La viande de perdrix est indiquée pour les personnes souffrant d’obésité. La teneur en calories de la viande est minime, il peut donc être inclus dans n’importe quel repas. La composition Valeur calorique est de 254 kcal, il y a 18 g de protéine, 20 g de graisse, 0,5 g de glucides et 65 g d’eau. En plus, la viande comprend des enzymes spéciales qui éliminent le cholestérol et améliorent les performances globales du corps. ↩︎
- En recevant ce livre j’ai posé une question concernant les oiseaux. Les analyses sont-elles les mêmes en Région flamandes ? La réponse est que les résultats sont sensiblement les mêmes bein qu’il est impossible de généraliser étant donné la différence des habitats et des sols. La personne de Natagora m’a renvoyé chez Natuurpunt pour faire des comparaisons. ↩︎
- Le biotope primaire est la nature à l’état sauvage. Le biotope secondaire correspond aux changements humains. ↩︎