Le sol a été préparé petit à petit, ces derniers mois, notamment par des ajouts de matières organiques dans certains endroits de notre potager. Tout n’a pas été couvert étant donné la présence de semis d’hiver des mois d’octobre et novembre qui ont poussé lentement, trop lentement.
Normal ? Bien sur, avec un mois de janvier qui a eu 43 heures d’ensoleillement sur le mois, comment voulez-vous que les plantes poussent ! Ce ne sont pas les quelques jours très ensoleillés (anomaux) du mois de février avec leurs 20°C qui ont changé la donne.
Pouvait-on anticiper ? Bien sûr, on aurait pu être plus pro-actif. Il aurait fallu équiper les tunnels de lampes LED, de couleur rouge et bleue, pour faire pousser les plants de salades d’hiver, de radis, de navets, de chicorées… Au petit printemps, nous aurions eu quelques beaux légumes à se mettre sous la dent.
Et pourtant, en 2017, nous avions déjà réalisé des semis dans la serre avec des rampes LED. Cela avait bien fonctionné lors des moments de déficit de lumière en fin d’hiver. L’année prochaine, nous testeront les LED dans les tunnels, en sachant qu’il faudra assez de soleil pour les faire fonctionner. La quadrature du cercle ! A moins que… le vent pourrait nous aider !
Peu de lumière donc peu de chaleur… Mais quand, nous avons eu des moments de soleil, c’était aussi pour voir la température dégringoler sous zéro. Les voiles de protections sont nécessaires pour gagner quelques degrés en vue de protéger nos plantules du gel. Mais qui dit couverture dit diminution de la lumière. Et rebelote ! Bien sûr, nous avons mis des systèmes de chauffage individuel dans les bacs pour maintenir un bon niveau de chaleur.
Maigres résultats = très beau défi à relever !
Nous avons récolté quelques petits navets, salades ou bettes dignes des restaurants étoilés. Je reconnais que ce n’est pas encore le top. Nous sommes dans un potager expérimental, nous le revendiquons. Nous essayons de comprendre ce qui fonctionne bien ou moins bien… et nous essayons de trouver des solutions les moins onéreuses possibles tant en termes d’investissement qu’en termes climatiques !
Il y a quelque chose qui est quand même intéressant à noter. Nous avions placé une micro-serre dans le Bac 2 semé de radis et d’ail autour d’une salade qui végétait. Force est de constater l’avancée de ces semis par rapport à leurs copains dans les autres bacs. Une bourrache a même vu le jour en ce même lieu, en plein hiver ! Les bacs 1 et 2 ont été couverts par un premier voile de protection. Quand on a annoncé plus de gel, nous avons couvert d’un second voile, les mêmes bacs.
Donc, la seule différence entre les bacs 1 et le 2, est que le deuxième possède la mini serre recouverte de plaque de polycarbonate. Dans cet endroit très précisément, La salade a grossi, les oignons et les radis semés en octobre ont très bien poussé malgré le manque de lumière ! Cela veut probablement dire qu’il faut plus que les deux voiles protecteurs comme le demande Eliott Coleman (1), spécialiste du maraîchage hivernal. La présence de la mini serre apporte une chaleur supplémentaire et permet le bon développement des plantules, malgré le fait d’avoir encore moins de luminosité dans cet endroit.
Nous avons tenté l’expérience à l’échelle de notre potager. Nous ne sommes pas satisfait du résultat. Florian et moi, nous sommes déjà en train de travailler sur cette question pour l’hiver prochain. Mais nous gardons un œil attentif à la météo sachant que cette saison n’est pas encore terminée et que des gelées peuvent survenir jusqu’au 15 mai ! Pour ceux qui ont la mémoire courte, je rappelle les trois nuits dramatiques des 24, 25 et 26 avril 2017 avec leurs -8°C consécutifs qui ont eu raison de nombreux bourgeons !
Géry de Broqueville
(1) Eliott Coleman travaille essentiellement avec des serres de maraîchers dont certaines sont enterrées en partie, ce qui permet de mieux lutter contre le froid.