Depuis que nous travaillons dans la permaculture, la biodynamie ou l’électroculture, nous utilisons rarement le concept d’agriculture biologique. Dans nos cours, nous en parlons d’ailleurs de manière neutre voire, un tantinet, négative. En effet, l’agriculture biologique est une sorte d’agriculture qui utilise presque autant d’intrants que l’agriculture conventionnelle. La nature des intrants est normalement d’origine naturelle contrairement au conventionnel. Très souvent, nous entendons que les intrants biologiques fournis par les entreprises sont des produits chimiques de synthèse certifiés bio. Nous avons voulu en avoir le cœur net sur les intrants certifiés bio, en Belgique.
Comme postulat de départ, nous laissons Eric Petiot nous expliquer les enjeux actuels en matière d’agriculture biologique. Voici un extrait de son livre Les alternatives biologiques aux pesticides (1) : « Or tout ce que l’industrie a réussi à faire en un siècle, comparé à des millions d’années, c’est une photographie ! La photographie est la molécule de synthèse et la molécule naturelle est le sujet photographié. Pire ! Actuellement, les chimistes font des photocopies à partir de la synthèse… Quand une agricultrice, un agriculteur vient chercher en magasin des produits biologiques pour traiter ses plantes, il ne sait pas à quel point ces produits sont plus ou moins naturels ou s’il y a des molécules de synthèse chimiques dedans. Trop de professionnels de la terre se font piéger par des industriels qui proposent de simples copies de produits conventionnels. (…) Le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement [ndlr : de la République française] se fourvoie et il persiste et signe. A la lecture de son programme Ecophyto, on comprend qu’il va juste remplacer des molécules de synthèse chimiques par des molécules de synthèse chimiques vendues en bio. » Les conséquences sont infernales. (2)
C’est quoi le vrai bio ?
La difficulté est que le nom bio est un fourre-tout où coexiste le meilleur comme le pire. Dans un article précédent nous avons découvert l’origine de l’agriculture biologique, issue en droite ligne de la biodynamie.(3) Au début des années 40, le mouvement d’agriculture biologique, né en Suisse et ensuite en France, serait resté nettement plus vertueux que ce que l’on peut voir, actuellement, dans l’Union européenne.
Nous avons acquis, il y a quelques années un livre de Karel Schelfhout sur le bio. (4) Cinq cent quarante et une pages pour comprendre le bio et surtout cette envie de rendre le sol vivant, comme chez nous ! Parce que dans ce livre, on y parle du sol, de sa vie, de sa structure et des nutriments à y apporter comme le compost. Bien sûr, ce livre donne une très belle part au sol. Il aborde un peu de gestion de l’eau, des maladies des plantes… Il effleure les autres systèmes de culture comme la permaculture ou la biodynamie.
Tout est beau dans le meilleur des mondes, quand on lit ce livre. Or, ce livre qui a le mérite de tout aborder, parfois trop sommairement, incite ceux qui n’ont pas la possibilité de se fournir en produits naturels, d’en acheter en magasin. Nous avons fait le tour de ces produits reconnus en agriculture biologique pour la Belgique.
Quelques intrants bio
Nous avons cherché la liste des produits certifiés bio par la Région Wallonne. Le site Internet phytoweb.be ne donne pas cette liste de prime abord. Il faut chercher dans les profondeurs du Net. La surprise positive vient tout de même des nouvelles se trouvant sur la première page de Phytoweb.. Chaque année, le détenteur d’une autorisation ou le Service publique retirent du marché des produits chimiques de synthèse, déclarés comme nocifs. Affolant, non ? Utilisés massivement pendant des années, ces produits l’ont été au dépend de leur santé. Subitement, l’État ou les entreprises productrices déclarent que, tout compte fait, ces produits sont nocifs pour la santé humaine !
Nous avons fini par trouver une liste de produits phytosanitaires autorisés pour l’agriculture biologique. (5) Il faut juste savoir que les produits certifiés par la région Wallonne, le sont d’abord et avant tout par l’Union européenne.
Nous allons passer en revue les produits biologiques permis. Bien sûr, nous trouvons en fin de liste les éternels soufre et cuivre sous diverses formes. Treize produits (6) composés d’hydroxyde de cuivre sont à mélanger à 16 produits composés de soufre. Ce composé est un fongicide contre l’oïdium. Le cuivre ne se dissolvant pas dans le sol conduit ce dernier vers une mort lente mais certaine au bout d’une vingtaine d’années.
Pas que des insecticides
Les insecticides sont très nombreux dans cette liste. Il existe une centaine de produits qui s’attaquent aux insectes. Le pyrèthre, massivement utilisé, rarement pure, laisse paraître qu’elle est une plante miracle. Nous notons la présence du colza qui asphyxie les insectes, d’huile essentielle d’orange douce qui est à la fois fongicide, insecticide et acaricide. Une autre plante, célébrissime en Afrique de l’ouest l’Azadirachta indica qui n’est autre que le neem ou margousier. Nos amis sénégalais connaissent bien cette plante.
Un petite dizaine de produits utilise le Bacillus Thuringiensis appelée aussi Bt, contre la pyrale du buis. Réputé pour ne toucher que les chenilles, il attaquerait aussi tous les pollinisateurs. Une alerte existe en France pour ne pas accepter ce produit qui tue d’autres insectes dont l’abeille.
Une vingtaine de produits à base de phosphate de fer existent pour lutter contre les limaces et les escargots. Un autre exemple ? Pulvérisé dans les lieux de stockage bio, le gaz éthylène assure un mûrissement artificiel de la tomate et des bananes !
Bayer, comme tout le monde le sait, est un grand producteur de produits bio pour l’agriculture. Cette multinationale propose un insecticide à partir des sels potassiques d’acide gras. En plus, il est acaricide, herbicide et algicide. Sous le nom de Natria anti-sect, les sels potassiques d’acide gras sont « légèrement » toxiques pour l’ensemble des animaux. C’est pour cela qu’on peut l’utiliser à la fois en conventionnel et en bio !
Mélanges chimiques naturels et synthèses ?
Ci-dessus, nous avons vu que la majorité des produits utilisés sont issus de plantes ou du monde minéral. Mais nous venons de trouver une molécule chimique dans un insecticide dont la base est du pyrèthre. Il s’agit du Piperonyl Butoxide (PBO) qui est un synergisant.
Définition sur ce site Internet : « Les synergisants sont des produits chimiques qui n’ont pas d’effets pesticides mais qui améliorent les propriétés pesticides d’autres produits chimiques. Le PBO peut être ajouté dans les formulations phytosanitaires contenant des pyréthrines ou plus généralement les composés de la famille des pyréthrinoïdes. Après ingestion par les insectes, le PBO inhibe la sécrétion de certaines enzymes et potentialise les propriétés insecticides du produit phytosanitaire. Le PBO est autorisé dans les produits phytosanitaires utilisés en agriculture conventionnelle mais interdit dans les produits phytosanitaires utilisés en Agriculture Biologique. » Or ce synergisant se trouve bien dans la liste des produits agréés en agriculture biologique, en Belgique.
Nous adorons les définitions écrites pour justifier le chimique de synthèse pour les productions bio. La paraffine est une cire d’origine minérale et naturelle donc bio… dérivée du pétrole. C’est un insecticide puissant surtout contre la cochenille et les acariens tétranyques.
Le bio en voie de disparition ?
Ayant lu la majorité des notices des produits, mon œil a été attiré vers cet ensemble de mots et de chiffres : « Acétate de (Z)-11- Tetradecen-1 YL« . (7) Cela fait très bio !
Ce produit chimique de synthèse est effectivement accepté par l’agriculture bio. Notez bien que cette molécule de synthèse entre dans la composition d’un phéromone répulsif contre certains insectes, ce qui en soi, n’est pas mauvais puisqu’il n’a pas la fonction insecticide, c’est-à-dire éradication des insectes. L’interrogation que l’on pourrait avoir est que si ce produit est très nocif pour l’être humain et pour les milieux aquatiques (voir note 7 bas de page), ne serait-il pas aussi pour le sol et les plantes ?
Nous avons relevé aussi le Spinosad qui est un produit fermenté dérivé du mélange de deux toxines produites par une bactérie vivant dans le sol. Le Spinosad est une substance active de produit phytosanitaire (pesticide), qui présente un effet insecticide. Le produit est d’origine naturelle mais a été transformé pour avoir cet effet insecticide. Selon Wikipédia : Le Spinosad est peu toxique pour les mammifères, les oiseaux, les poissons et les crustacés. Il est cependant très toxique pour les abeilles. Or dans sa fiche technique, il est dit que c’est un poison violent en milieu aquatique. Comprenne qui pourra ! Nous sommes très étonnés de voir que le semencier Semailles le recommande sur son site internet. Connaissant l’entreprise, il est donc probable que Semailles ait été abusée par des notices trompeuses.
Des molécules naturelles dangereuses ?
En un mot comme en 100, oui les molécules naturelles peuvent être dangereuses. Nous l’annoncions dans notre livre avant notre tableau des plantes utiles au potager, utilisable sous forme d’extrait fermenté, de décoction, infusion ou macération. (8) Une décoction d’ortie n’est pas équivalente à une soupe d’ortie que l’on prépare en cuisine.
Voici un dernier exemple de l’utilisation de molécules naturelles qui ont un effet probablement désastreux sur l’ensemble du vivant : le géraniol et le thymol. « Le géraniol est un alcool terpénique insaturé. C’est également un monoterpène. Il constitue une majeure partie de l’essence de rose et de palmarosa. Il est également présent dans les huiles essentielles de géranium, citron et citronnelle« . Le thymol est un phénol contenu dans l’huile de thym (Thymus vulgaris) et dans les huiles essentielles (volatiles) de plusieurs autres plantes. Il se présente sous forme de cristaux incolores avec une odeur aromatique caractéristique« . Jusqu’ici nous ne voyons aucun problème. Le mélange des deux molécules donne un produit qui porte le nom d’un seul produit qui est un nématicide.
Lisez les fiches techniques
Dans les conditions d’emploi de la fiche technique du produit, il est spécifié : « Ne pas polluer l’eau avec le produit et l’emballage. Ne pas nettoyer le matériel d’application près des eaux de surface. Éviter la contamination via les systèmes d’évacuation des eaux à partir des cours de ferme ou des routes. » Pour l’utilisateur professionnel, il s’agit de porter des protections pour les mains et pour les yeux. Il y a aussi un risque important pour les milieux aquatiques. Le code H412 : Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. C’est ainsi que la Région wallonne interdit l’utilisation à moins de 12 m d’un cours d’eau. L’usage de ce produit est valable pour les aubergines, cucurbitacées, fraisiers, poivrons et tomates. L’application ne peut se faire que par le système d’irrigation en goutte à goutte.
Question : Pourquoi, alors que l’on se trouve devant un produit dangereux pour les êtres humains et les milieux aquatiques, est-il possible de l’utiliser au moyen de l’eau dans des systèmes d’irrigation ?
Qui décident d’accepter un produit ?
Le Comité d’agréation des pesticides à usage agricole (9) est composé de différents représentants du Ministère de la Santé, du Travail, de l’Agriculture et des institutions comme l’Agence fédérale de la sécurité alimentaire(AFSCA). Composée des représentants des trois régions, elle est conseillée principalement par la Faculté agronomique de Gembloux. Cette dernière analyse scientifiquement les impacts efficaces des nouveaux produits à destination de l’agriculture. Si le produit répond aux normes de santé humaine ou environnementale alors il est accepté comme produit utilisable en Belgique. Les produits acceptés un jour peuvent être interdits plus tard au vu de leur dangerosité avérée. (10)
Ce qui est intéressant à noter, c’est qu’en agriculture conventionnelle, les doses diminuent en quantité alors qu’en agriculture biologique, les doses augmentent pour pallier la faiblesse des apports. (11) L’agriculture conventionnelle fait de plus en plus de l’agriculture raisonnée. Le bio a eu ses périodes d’exagération avec 21 pulvérisations de bouillie bordelaise composée de deux éléments principaux : le soufre et le cuivre, par an et par hectare.
Juste encore un élément qui a son importance. La liste donne les produits que les professionnels de l’agriculture peuvent utiliser avec une licence phyto. La plupart des produits sont accessibles en magasins pour les particuliers, mais ils sont moins puissants que pour les agriculteurs. Il s’agit d’une question de santé publique.
Les pratiques bio non convaincantes
Après une analyse minutieuse de l’ensemble des produits dans la liste des produits certifiés en agriculture biologique, nous arrivons à des conclusions autres que ce que nous pensions au départ. Admettons que les produits soient majoritairement d’origine naturelle. Nous avons vu de savants mélanges avec des molécules chimiques de synthèse dans certains cas.
Les fiches techniques abordent la toxicité sur les abeilles mais jamais sur les autres insectes, les plantes et sur… le sol ! Or les autres insectes sont des pollinisateurs ou ont une autre utilité pour le champ. Pas un mot sur la santé du sol quand l’agriculteur en bio utilise les produits phytosanitaires pour la plante. Bien sûr, pas un mot sur la santé de la plante. (12)
Nous ne sommes pas convaincus par les pratiques biologiques. Permettre l’utilisation de produits qui éradiquent, le mot est lâché, autant d’insectes est surprenant au moment où l’on parle de leur effondrement sur notre Terre. L’agriculture biologique qui se veut vertueuse, peut-elle se permettre de participer à cet effondrement ? Et si oui, au nom de quels principes ?
En lisant les cahiers des charges
Il est indispensable de trouver un nouveau label pour le vrai bio, celui qui défend les valeurs de l’humus comme les pionniers du bio français. Il faudra plaider pour un bio propre en l’opposant à un bio sale. Le label Ecocert imposé par l’Union européenne est trop peu soucieux de l’avenir du monde. Son leitmotiv Agir pour un monde durable que l’on peut lire sur son site Internet n’est pas respecté avec l’acceptation de produits chimiques de synthèse.
Le cahier des charges d’Ecocert accepte dans deux cas précis l’apport de produits conventionnels dans le bio. Si et seulement si, il manque des semences utilisées en bio, il est possible, avec l’accord du Ministère de l’agriculture du pays concerné, de prendre des graines conventionnelles. De même, dans le cas de figure où il manque des produits phytosanitaires naturels, il est possible de lutter avec des produits conventionnels.
Anciennement, organisme indépendant, le label AB est passé, en 2021, sous la coupe du Ministère français de l’Agriculture. Depuis lors, le label AB accepte les deux exceptions Ecocert et que 5% des produits bio transformés proviennent du conventionnel. Voilà donc une bonne manière de tromper les agriculteurs bio et les consommateurs qui ne sont évidemment pas au courant de ces changements.
Les agriculteurs bio français se sont fédérés et ont créé un nouveau label garant d’un bio propre. Nous voyons donc apparaître le logo Bio Cohérence. Ce label reprend les anciennes règles de l’agriculture biologique (AB).
La Belgique n’est pas à la traîne sur ces sujets. Un organisme privé a créé un label pour la Belgique qui garantit l’origine belge des produits élevés stricto sensu en bio. Bio garantie est donc à suivre et donne la liste de tous les produits interdits dans la transformation de l’alimentation.
En conclusion
Il est temps de passer à des agricultures vertueuses comme l’agroforesterie qui est une pratique de permaculture, la biodynamie, l’électroculture ou le bio… Le vrai bio. Pas celui qui est vendu par des universités ou des états inféodés aux produits chimiques de synthèse. Le vrai bio qui est, j’espère, encore utilisé dans quelques régions du monde. Un bio sincère, respectueux de la Nature.
L’agriculteur bio verra sa rentabilité augmentée au vu de la diminution consistante de son budget phyto. Dans les trois types d’agriculture citées ci-dessus, seuls des intrants naturels sont acceptés. En fait, l’agriculteur bio se fait piéger par les fabricants qui vantent les mérites de leurs produits basés sur l’éradication, c’est-à-dire la mort de ce qu’ils appellent les nuisibles. Dans l’article suivant, nous allons découvrir ce qu’est un nuisible.
Géry de Broqueville
- Eric Petiot et Patrick Goater, Les alternatives biologiques aux pesticides, solutions naturelles au jardin et en agriculture, Ed. Terran, 2020, pg 22.
- Nous ne pouvons recopier les 50 premières pages de ce livre d’Eric Petiot. Achetez-le et vous comprendrez ce vers quoi votre pays vous mène, par le bout du nez !
- Cet article est intitulé : Biodynamie, des phénomènes trop complexes ?.
- Karel Schelfhout & Mig, Le Bio, Grow Book, jardinage biologique en intérieur et en extérieur, Mama Editions, 2016.
- Pour découvrir tous ces produits, cliquez ici. A noter qu’il est bien stipulé dans ce pdf que les herbicides sont interdits en agriculture biologique. On ne peut pas tuer les herbes, mais bien les insectes !
- Par produit, nous entendons ce qui est proposé, avec le nom d’une marque, sur le marché par des entreprises différentes. Ce sont ces dernières qui demandent une certification bio à l’Union européenne.
- Les acétates sont les produits de réaction entre l’acide acétique (le vinaigre est de l’acide acétique), une base, un métal ou un composé organique renfermant une fonction alcool. La formule chimique de ce composé est C16H30O2. Outre la nocivité pour l’homme, le code H400 montre une très grande toxicité sur la vie aquatique et le code H410 : « Very toxic to aquatic life with long-lasting effects ». Cette molécule chimique de synthèse est produite par la société allemande Dr. Ehrenstorfer.
- Florian t’Serstevens et Géry de Broqueville, Pas à pas vers une terre vivante, 2020, pg 625.
- Le mode de fonctionnement du comité peut être lu en cliquant ici.
- La Libre titrait, le 28 novembre 2022 ; La Belgique, championne européenne des exportations des pesticides interdits. Nous savons qu’ils sont exportés vers les pays du Sud… Peut-importe qu’ils soient dangereux pour la santé humaine, des plantes ou des sols !
- Dans le même texte, mais un peu plus bas, Eric Petiot souligne ceci : De plus la perversité est de mise au travers de la sémantique, car le mot « bio » est employé à tout va. Or ce que peu de consommateurs d’engrais savent, c’est que les dosages sont très élevés afin de compenser leur pauvre degré d’assimilation par les organismes. Ces dosages perturbent la physiologie du vivant et entraînent, en outre, chez les plantes une alcalinisation (un pH au-dessus de 6 chez une plante contribue à attirer les indésirables), une perte d’énergie, une perte en lipide et en protéine, etc.
- Dans cet article, nous n’avons abordé que les produits phytosanitaires. Nous devrons, un jour, aborder la question des engrais certifiés en agriculture biologique. Je n’ai aperçu qu’un seul engrais pour me donner du courage pour cet article prochain et je tombe sur une composition qui ne peut qu’éveiller la curiosité : la farine de viande !