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La prêle

Champ de prêle des marais
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Temps de lecture : 4 minutes

La prêle ne sera pas cultivée au potager tant elle est invasive. La prêle doit être mise à distance de son terrain de jeu. Et si l’on a la chance de l’avoir, c’est pour l’éternité. Les personnes qui ont la « chance » de la posséder, la maudissent généralement pour son caractère invasif. Nous allons voir en quoi elle est intéressante.

Avec les prêles, nous avons devant nous une plante préhistorique. C’est un souvenir de la nature au temps où les insectes n’existaient pas encore. Elle est probablement une des rares plantes à osciller entre le monde minéral (silice) et de l’eau, et celui dans lequel elle vit actuellement est le monde végétal. Rudolf Steiner donne le nom de période lémurienne, ce moment où le monde végétal naissait dont les prêles, les fougères et les lycopodiacées sont les seuls survivants. (1) C’est une plante vivace des sols humides et sablonneux d’Europe, du nord de l’Asie et d’Afrique du Nord. Il se fait donc qu’on la trouve au Maroc. Nicholas Culpeper la classe dans les plantes liées à Saturne. (2)

Deux prêles pour la Belgique

Les deux prêles les plus connues sont celle des champs (Equisetum arvense) et celle des marais (Equisetum palestra) font partie de la famille des Equisetaceae. Queue-de-cheval, Queue-de-rat ou Queue-de-renard sont les petits noms de la prêle des champs. Cette dernière est une plante dont l’origine remonte à la préhistoire.

Comme les fougères et les mousses, elle ne fleurit pas et ne produit pas de graines. Elle se reproduit à l’aide de spores situés sur les tiges brunes fertiles qui sortent tôt au printemps. Cette plante vivace, haute de 15 à 60 cm, pousse dans les zones plutôt humides. Ses racines sont traçantes très puissantes et peuvent atteindre 2 m de profondeur. Elle est très rustique et résiste à des températures de -15°C. L’aspect de la prêle des champs rappelle celle de la salicorne (Salicornia europaea) qui est un végétal salin. Bien que toutes les deux soit composée d’alcalis soufré, la prêle reste bien droite alors que la salicorne a un aspect gonflé et aqueux. A pleine maturité, l’aspect de la prêle ressemble à celui de l’asperge.

La prêle est une des rares plantes à voir sa tige qui évolue avec le temps. Au printemps, sa tige est brun rougeâtre, sans chlorophylle, portant son épi contenant les spores reproducteurs. Plus tard sa tige devient verte et stérile. Cette tige verte n’est pas mangeables au vu de sa grande quantité de silice.

Les biotopes

La prêle des champs

Le biotope primaire de l’Equisetum arvense est caractérisé par des vallées alluviales et arènes granitiques (3). Les sols sont donc argileux à sableux en passant par des sols limoneux aurifères. Son biotope secondaire est de préférence les cultures, vignes, vergers, espaces maraîchers, prairies agricoles, bords des chemins et des routes ainsi que les ballast des chemins de fer. Ses caractères indicateurs est la présence d’une nappe d’eau. Elle indique des sols alluvionnaires jeunes ou non structurés voire des sols déstructurés.

La prêle des marais

Le biotope primaire et secondaire est identique. Cette vivace sauvage pousse dans les ruisseaux ou dans leurs environnements immédiats. L’élément commun aux deux prêles est bien la présence d’eau.

100% de prêle des marais
100 % de la prêle bio-indicatrice dans ce sous bois le long d’un ruisseau

Les principes actifs

La science s’est très peu penchée sur la composition chimique de cette plante. On sait qu’elle contient du potassium, de 5 % à 8 % de silice et d’acide silicique pour un total de 10 % de minéraux. Ces deux substances jouent un rôle dans la formation de tissus conjonctifs (4). La plante contient aussi des flavonoïdes (5) (huile essentielle de Camphre et glycoside quercétine) et de la saponines. stérols, acide dicarbonique en très petite quantité et enfin des traces d’alcaloïde. On y trouve aussi les acides oxalique, malique, aconitique (équistique), des substances amères, de la résine. Ses cendres contiennent beaucoup d’aluminium, de chlorure de potassium, etc.

Utilisation dans le potager

Entre les deux prêles, il y a très peu de différences quant à son utilisation. C’est kif-kif bourricot ! Personne n’a jamais réussi à prouver que l’une est plus efficace que l’autre. Donc si vous avez les deux, testez-les et tirez vos propres conclusions.

Chez la prêle des champs, quand la tige est verte, elle est la plus intéressante au service du potager parce qu’elle est la plus chargée en silice. La décoction est un insecticides notamment contre le puceron ou l’excoriose. Elle est aussi dynamisateur de croissance en renforçant les parois cellulaires des plantes qui auront une meilleure tonicité et résistance. En préventif, elle est utilisée contre les maladies cryptogamiques car elle est asséchante et limite la propagation fongique liée à l’humidité.

La prêle en biodynamie

Le couple Kolisko remarque que les insectes ou les chenilles s’attaquent aux plantes malades. Selon eux, la seule possibilité de lutter contre la maladie est de renforcer la plante dans son combat contre la maladie. Or actuellement, les experts combattent ce mal en éliminant les ravageurs avec des produits chimiques de synthèse, ce qui déséquilibre encore plus le monde végétal. Les Kolisko ont mis en avant l’influence de la pleine lune, en conjonction avec l’eau, sur la croissance des plantes. Dans cette union lune/eau, les graines germent vite et donnent des plantes vigoureuses capables de résister aux maladies. Parfois, Il y a trop de vitalité dans le sol, ce qui peut entraîner aussi l’arrivée de maladies fongiques notamment. La plante tombe malade et les ravageurs s’en mêlent. Une décoction de prêle va aider les plantes à résister contre la maladie. (6)

Utilisation médicinale et alimentaire

L’utilisation de la prêle des champs pour soigner les blessures, les inflammations cutanées ou traiter les calculs rénaux, remonte au Au XVIIe siècle. La médecine ayurvédique et certaines tribus amérindiennes utilisent la prêle des champs depuis plusieurs siècles.

En ce qui concerne l’alimentation, en avril-mai, les ramifications vertes, filiformes peuvent être ajouté dans les plats de légumes. Jusqu’en août, on peut les boire en tisane. Quand les tiges deviennent brunes et sont tendres, elles prennent le goût du champignon ce qui permet de faire des gratins, les soupes ou les omelettes. Les petits tubercules situées dans les racines sont consommables crues ou cuites jusqu’en hiver. Notez bien, il vaut mieux récolter la prêle des champs dans des terrains sains et non pas près des champs en conventionnels. Elle a une très grande résistance aux produits chimiques de synthèse.

Que du bonheur…

En conclusion

Attention de ne pas la confondre avec la prêle des marais qui est totalement toxique tant pour le médicinale que pour la cuisine. La science n’a pas encore compris ce qui provoque cette toxicité. Ce serait la présence de l’alcaloïde palustrine ou à un enzyme qui entraîne une grave carence en vitamine B1. Des cas d’empoisonnement ont été décrits chez les animaux. Quand l’humain a, par mégarde, mangé de la prêle des marais, il faut effectuer un lavage de l’estomac de préférence dans un hôpital.

Mais n’oublions pas que dans le potager elle fait des merveilles !

Géry de Broqueville

  1. Wilhelm Pelikan, L’homme et les plantes médicinales, tome 2, Ed. Triades, 2003, page260.
  2. Nicholas Culpeper, Culpeper’s complete herbal, Ed. Sterling, New-York, 2019, pg 124.
  3. L’arène (du latin arena, sable), est un sable grossier formant une roche sédimentaire meuble souvent de couleur ocre en raison de présence d’oxyde de fer.
  4. Le tissu conjonctif est un des quatre types de tissus biologiques du règne animal qui soutient, lie, les différents types de tissus.
  5. Les flavonoïdes sont des substances présentes dans les plantes. Ils sont à l’origine des teintes brunes, rouges et bleues des fleurs et des fruits.
  6. E. & L. Kolisko, L’agriculture du futur, Biodynamie services, Colmar, 2017, pg 125-127.
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