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L’Artemisia annua

Artemisia annua
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Temps de lecture : 7 minutes

Cela fait pas mal de temps que je pense à écrire un article sur l’Artemisia annua atant cette plante est controversée. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dépendant de l’ONU a prononcé une interdiction de culture et de consommation dans les potagers des particuliers, surtout en Afrique. Avant de débattre à propos de cette décision, faisons le point sur cette plante.

Avant d’aborder ce phénomène d’ostracisme contre cette plante, essayons de mieux la connaître. L’Artémisia annua ou Armoise annuelle. Comme son nom latin l’indique, elle est annuelle. A contrario, la majorité des autres armoises comme l’absinthe, l’estragon, l’armoise commune, l’Afra, l’Aurone, le génépis… sont vivaces. La famille des Artémisia fait référence à Artémis. Les Artémisia sont généralement des plantes aromatiques.

Une petite histoire

En grec, artémisia veut dire intégrité et par extension veut dire bonne santé. La plante est dédiée à Artémis appelée aussi Diane, la déesse de la chasse, de la nature, des animaux sauvage et de la féminité. Elle est aussi protectrice des jeunes enfants. Artémis est vierge et escortée par des nymphes. Elle est toujours accompagnée de chiens de chasse ou d’une biche.

Vêtue d’une tunique et de sandales, elle possède un carquois. Elle est prête à utiliser ses flèches. Elle aime la nature, la vie sauvage et les montagnes et cherche à les protéger. Autant Apollon est le dieu du soleil, Artémis est la déesse associée à la lune. Le lien probable entre les Artémisia et Artémis est que la majorité des effets de l’utilisation des Artémisia est en lien avec la femme. Nous aborderons dans d’autres articles ces liens féminins. Il n’est donc pas étonnant que Culpeper la place sous le signe de Vénus. (1)

Le genre Artemisia

Le genre Artémisia se décline dans, environ, 500 espèces réparties surtout dans l’hémisphère Nord. Elle fait partie de la famille nombreuse des Astéracées. Les fleurs sont regroupées ou ce que l’on appelle en jargon de botaniste, des fleurs composées. Chaque fleur est constituée de centaines de petites fleurs. C’est le cas de la marguerite, du pissenlit, du bleuet et même de la laitue. Dans le genre Artemisia les fleurs sont très petites avec un diamètre de moins de 7 mm. La graine des armoises est extrêmement petite. Parmi les 500 espèces, certaines sont protégées parce qu’elles sont endémiques d’une région.

L’Artemisia annua

Maintenant que nous en savons un peu plus sur les Artémisia, nous pouvons commencer à décrire celle qui est annuelle. Elle porte le nom d’annuelle mais aussi d’Artémisia chinoise. Ce nom nous montre que cette plante est utilisée par la médecine chinoise depuis des millénaires. Elle a une taille de 2 à 2,5 m, les feuilles sont alternes, vert-jaunâtres, pétiolées à lobes très fins, linéaires ou lancéolés. Les fleurs sont très petites. Les fruits sont des akènes déposés sur un réceptacle glabre. Cette plante est odorante et dégage une odeur de fraîcheur.

Les caractères de l’Artemisia annua

Biotope primaire. Plante exotique de Chine qui s’est adaptée dans les grandes plaines alluviales.

Biotope secondaire. Cette plante peut être trouvée le long des routes ou des chemins, comme dans des zones ou des friches industrielles ou les terrains vagues. On les trouve aussi dans les vignes, les vergers et dans les espaces cultivés.

Ses caractères indicateurs. Sol à très faible caractère de rétention. Carence en humus, carence en matière organique.

Principes actifs

Il est très compliqué de découvrir les principes actifs de l’Artémisia annua (Aa), comme si cette plante ne pouvait pas être découverte. Pas un traité de médecine ne risque de parler de cette espèce. Nous avons assez de descriptifs pour l’estragon, l’absinthe, la vulgaris, la blanche mais l’annua, quasiment rien. De tous les livres, en ma possession, pas un seul n’ose aborder cette plante à l’exception de celui de Bernard Bertrand. (2) C’est là que je me dis qu’il est temps que je rencontre ce chercheur.

La seule chose que nous savons est que l’annua possède le plus haut taux d’Artémisinine, à hauteur de 62 %. Il faut passer par la case Internet pour avoir des informations supplémentaires sur ces principes actifs : les lactones sesquiterpéniques, les alcools sesquiterpéniques et les acides sesquiterpéniques. Également riche en polyines, flavonoïdes, coumarines, stérols et en triterpènes, elle est reconnue pour renforcer le système immunitaire. En effet, elle influe sur les maux de tête, les insolations, de même que la fièvre et ses principes actifs stimulent efficacement le corps humain.

Utilisation de l’Artemisia annua

Plante médicinale

L’Artémisia annua est dotée d’un principe actif de base qui est l’Artémisine. Voici ce qu’en dit Wikipédia que je vous invite à lire plus avant, si cela vous branche : « L’artémisinine est la substance active médicamenteuse isolée de la plante Artemisia annua et dont la vertu médicinale est connue en Chine depuis plus de 2 000 ans. Il s’agit d’une lactone sesquiterpénique portant un groupe peroxyde qui semble être le fer de lance de son efficacité thérapeutique« . Le texte le plus ancien décrivant les 50 atouts de cette plante date de 168 avant J.C et provient de Chine. Cette plante, le Qinghao, utilisée en tisane, a permis aux soldats Nord-Vietnamiens de résister contre le paludisme. En 1979, le chercheuse en pharmacie chinoise, Tu Youyou, a réussi à isoler la molécule de l’Artémisine, ce qui lui valu d’obtenir le prix Nobel de Chimie en 2015.

Sans effets secondaires

Actuellement, l’annuelle est reconnue comme tonique amer, fébrifuge et antiparasitaire. Il est indéniable que cette plante a un goût très amère qui a la faculté de soigner certains troubles dû à la chaleur notamment les fièvres, les maux de tête, les éblouissements et les sensation d’étouffement pulmonaire. Elle arrête aussi les saignements de nez en cas de forte chaleur. Son coté tonique amer peut permettre de faciliter la digestion en prenant une tisane avant ou après les repas trop copieux.

La médecine conventionnelle ne reconnaît pas les vertus de l’artémisia pour le paludisme. Elle suit les revendications de l’OMS en déconseillant l’usage d’une simple plante en tisane (3). Ben tiens ! Alors que la littérature scientifique (4) est de plus en plus importante montrant les effets positifs de cette plante à travers le monde. Il a été constaté, pour les Africains, que boire une tasse d’artémisia par jour faisait chuter les risques de malaria de 95%, sans effets secondaires ! De plus, les Africains ont été si peut touchés par le Covid qu’il est probable qu’il y ait un lien de cause à effet.

Artemisia contre Lariam

Devant de telles évidences, l’OMS se réfugie derrière les avis scientifiques des membres de cet organisme composé en majorité par des organisations non étatiques. Les pays en sont membres mais ont perdu tout contrôle sur cet organisme. L’OMS continue à conseiller l’utilisation du Lariam qui est une des pires prophylaxies inventées donnant une liste impressionnante de retombées négatives lors de la prise de ces pilules. (5) Plus personne ne veut du Lariam sauf l’OMS qui veut l’imposer ! S’il n’y a pas conflit d’intérêt, expliquez-moi alors ce qu’il se passe ?

En Afrique, l’OMS a proposé d’interdire la plantation de l’Artémisia annua et afra, dans les potagers familiaux. Or cette plante soigne depuis 200 ans les familles contre la malaria. L’Artemisia afra contient nettement moins d’Artémisinine que sa sœur chinoise. Cela fait penser que la lutte contre le paludisme ne provient pas que de la molécule de l’Artémisinine. L’Artemisia annua contient de nombreux constituants, des dizaines voire des centaines, qui agissent en synergie bien meilleure que l’Artémisinine seule. Ces constituants nombreux vont éviter justement une accoutumance. Aucune résistance n’a été remarqués au cours des siècles de son utilisation. C’est toujours le totum qui agit le mieux, et dès qu’on extrait un principe actif isolé même s’il est efficace, il y a toujours un problème qui peut arriver.

Il est aussi important de remarquer que l’utilisation de cette plante est efficace plus pour les Africains que pour les européens. Ces derniers sont moins en contact permanent avec les moustiques porteurs de la malaria. Au moins, la consommation de la plante sous forme de tisane ne donne aucun effet secondaire. L’association française « La maison de l’Artémisia » est probablement l’association qui est le plus au fait des avancées de la science à propos de l’utilisation de cette plante.

Alors comment l’OMS peut encore imposer le Lariam alors qu’elle connait la liste effrayante des effets indésirables pouvant aller jusqu’à la mort des sujets ? La Belgique propose encore le Lariam, bon marché, sans aucune précaution d’usage. Elle propose aussi le Malarone, beaucoup plus cher. (6)

Et les autres pathologies ?

Le gouvernement malgache, en 2020, s’est fait remarquer en décidant d’utiliser l’Artemisia annua pour soigner les personnes atteintes du Covid. Cela lui a valu des sanctions de l’OMS. Une dizaine de pays, dont le Sénégal ou l’Allemagne, ont travaillé sur cette question et ont obtenu de très bons résultats quant à la guérison des malades. De plus, l’institut Max-Planck de Potsdam en Allemagne a déclaré que l’Artemisia Annua a un effet antiviral contre le coronavirus. L’OMS s’est opposée, une fois de plus, sur son utilisation. Il est clair en tout cas, que l’Artemisia renforce l’immunité de personnes qui pourraient attraper le Covid.

L’Artemisia annua est étudié, notamment, pour la maladie de Lyme, la schistosomiase et donc la Bilharziose, la maladie du sommeil, le VIH et certains cancers dont celui du sein. Les recherches sont réalisées dans des laboratoires, notamment, africains qui commencent à avoir leur mot à dire dans le monde scientifique. C’est une bonne chose

Dans son potager

Au vu du projet d’interdiction de l’Artemisia annua, nous avons décidé de la semer dans notre potager et de l’utiliser notamment contre le Covid. (7) Il est de notre devoir de résistance devant des décisions iniques non justifiées par la science mais bien par la finance que de planter dans tous les potagers de la planète, cette plante bénéfique pour l’être humain. (8)

Le semis de la plante est difficile mais pas impossible. Les graines étant extrêmement fines, on peut les mélanger avec du sable humide sur du terreau fin dans des caissettes ou plaque de semis. L’Artemisia a besoin de lumière pour germer. Il faut être patient puisque les petites plantules pousseront leurs têtes hors du sol plusieurs semaines plus tard. Dès que la plante a 4 à 6 feuilles, il faut la repiquer dans des godets séparément. Quand la plante à plus d’une dizaine de cm, il est temps de la repiquer en pleine terre. Il faut environ 70 cm entre chaque plant bien que nous les ayons repiqués plus serrés.

Artemisia annua en premier plan, Artemisia cola en second plan

Il faut récolter la plante entière en septembre avant la floraison et la laisser sécher dans le noir durant quelques semaines. La Maison de l’Artémisia donnent de bonnes indications à ce sujet. Cette association a été fondée par le Dr Lucile Cornet-Vernet, spécialiste en la matière.

En cuisine

Les deux Artemisia que nous avons abordé ici ne se cuisine pas tant leur goût est amer. Nous pourrions parler de l’absinthe (9), de l’aurone, du génépi, de l’estragon en cuisine. Mais ils sont hors sujets pour le moment.

Autres utilisations

Si l’Armoise annuelle se retrouve sur les friches industrielles, ce n’est pas sans raison. Cette plante est une des meilleures pour nettoyer le sol des pollutions chimiques, notamment, qui s’y trouvent. Elle a le même pouvoir que la laitue et la carotte en termes de nettoyage. Il est clair que pour ces trois plantes, il est de bon ton de ne pas les consommer, ni de les mettre dans le compost, mais bien de les déposer dans une entreprise spécialisée. Ce service est gratuit. Voilà donc une autre utilisation de l’Artémisia qui a son importance. Les plantes nettoyeuses prennent environ 15 ans pour assainir un sol.

En conclusion

Nous nous trouvons à la croisée des chemins avec l’Artemisia annua. Cette plante devrait devenir le symbole de la résistance contre les grands lobbys qui essaient d’orienter les politiques nationales en fonction de leurs intérêts financiers. Cette plante a des atouts non négligeables pour la santé humaine.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui porte tellement mal son nom, est financée à hauteur de 20 % par les États membres et 80 % avec des contributions libres. Soit ce sont les États qui décident de donner plus que leur quote-part, soit ce sont des organisations internationales, ONG ou fondations privées. A titre indicatif, la fondation qui a donné la plus grosse somme, en 2021, est la Fondation Bill et Melinda Gates avec 229 millions de dollars. (10)

Si l’OMS suivait ses vrais objectifs, elle aurait déjà accepté de faire entrer dans la pharmacopée internationale bon nombre de plantes, comme les Artemisia annua et afra. Or il n’en est rien. Soyons attentifs à ce qui va encore nous tomber dessus.

A la demande de la France, l’UE est en train de réfléchir à la manière d’interdire certaines huiles essentielles, comme la lavande et le romarin, de la pharmacopée naturelle en vue de les remplacer par des molécules de synthèse.

Comme quoi, ce combat de préservation de la Nature, est sans fin et a de multiples facettes. Restons optimistes et serrons-nous les coudes. Les Artemisia annua et afra nous donne une belle leçon de vie. Nous devons suivre leur totum. Ce n’est qu’ensemble que nous passerons au-delà des sales coups que les grands de ce monde préparent.

Géry de Broqueville

  1. Nicholas Culpeper, Culpeper’s Complete Herbals, ed. Sterling, New-York, 2019, pg. 161.
  2. Bernard Bertrand et Eliane Astier, Les Armoises, mères des simples, Terran #24, 2021.
  3. Sur le site Internet de l’OMS se trouve un document montrant que seuls les médicaments à base d’d’Artémisinine pur produit par des firmes pharmaceutiques peuvent être utilisés pour soigner le paludisme. Cette organisation déconseille fortement l’utilisation sous forme de tisane.
  4. En cliquant sur ce lien, vous pouvez trouver toutes les références scientifiques sur l’utilité de cette plante.
  5. Vous voulez la liste complète pour le Lariam, la voici : anxiété, paranoïa, dépression, hallucinations, psychose, idées suicidaires, crises d’angoisse, cauchemars, agitation anormale, confusion ou changement de comportement, réaction allergique (éruption cutanée, choc…), palpitations, troubles du rythme cardiaque, fourmillement des extrémités, sensation de brûlure, engourdissement, faiblesse musculaire, essoufflement, toux sèche, généralement associés à de la fièvre et des maux de tête, troubles visuels. Et si vous ne croyez pas à cette longue liste, je peux témoigner car j’ai vécu personnellement une éruption cutanée violente avec des sensations de brûlure, alors que je n’avais pris qu’une demi pilules par méfiance. Stromae peut lui aussi témoigner de ce qu’il a vécu.
  6. Les effets secondaires du Malarone ne sont pas triste non plus : éruption cutanée avec évolution rapide associée ou non à de la fièvre, des vésicules, un décollement de la peau ou un gonflement des ganglions. Il existe aussi un risque de réaction toxique cutanée, exceptionnelle mais potentiellement grave. Ce médicament peut être responsable de vertiges en cas de conduite d’un véhicule.
  7. Nous avons utilisé la tisane d’Artemisia annua pour renforcer notre organisme en vue d’une contamination future éventuelle. Et nous ne sommes pas mort alors que nous avons consommée au moins une tasse de tisane par jour.
  8. Il est à remarquer que la France qui est à la pointe des interdictions en matière agricole, a déjà interdit l’utilisation naturelle de l’Artemisia depuis quelques années. La Belgique a suivi son voisin du Sud et a interdit l’utilisation de la plante au niveau médical. Cependant, il est possible de ka cuktiver dans son potager !
  9. Nous avons écrit un article sur l’absinthe il y a quelques temps.
  10. Encore une bonne pour la route le « Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme » a son siège à Genève. Elle est un des donateurs privés de L’OMS, sa voisine, avec 29.700 millions de dollars. Ce fonds privé a été créé notamment par la Fondation Bill et Melinda Gates. Cette organisation est soutenue directement ou indirectement par 64 pays et des organismes privés dont des laboratoires pharmaceutiques ! Si vous voulez disséquer les donateurs de l’OMS, rendez-vous sur le site Internet de l’OMS. Bon amusement !

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