Je suis sûr que peu de lecteurs vont s’aventurer plus loin en voyant le mot Cosmos ! Il se diront, dans leur tête, « Géry va encore nous parler de biodynamie ou d’électroculture ». Hé bien non ! Je vous parle cette fois-ci d’une plante de la famille des Asteraceae, tribu des Heliantheae et du genre Cosmos qui comporte 26 espèces connues.
Si je vous l’évoque, c’est parce que nous aimons bien cette plante au potager. Elle est de la même origine que la tagète dont j’ai écrit quelques mots dans un précédent article. Elles nous proviennent donc des Amériques latines.
Une culture facile
Le cosmos est une annuelle (1) dressée très ramifiée avec des feuilles de 20 à 30 cm. Les pétales des fleurs peuvent être rose, violette, orange, jaune, blanche ou cramoisie. Le bouton est toujours jaune. Regardons un instant sa fleur au complet, on comprend aisément pourquoi elle fait partie de la famille des hélianthes. L’on retrouve dans cette famille notamment les tournesols. Selon la variété, cette plante peut atteindre jusqu’à 1,80 m pour les Cosmos géants. Bien que cette fleur préfère l’exposition ensoleillée, il est possible de la mettre en mi-ombre.
Il faudra compter entre 80 et 90 jours entre le semis et la floraison. Soyez donc patient en les semant en pots au début du printemps en couche chaude pour les repiquer après le 15 mai. Acclimatez les plants avant le repiquage pour soutenir la froidure de certaines nuits. Elle fleurit tout l’été, jusqu’aux premières gelées, surtout si l’on retire à chaque fois les fleurs fanées. Les variétés les plus hautes, avec leurs silhouettes frêles risquent de ployer sous le vent. soit vous les abritez du vent, soit vous les tuteurisez. Ce serait trop dommage de pleurer la disparition de ces magnifiques et fragiles fleurs. Pour la planter ou repiquer, attendez les moments où il ne gèlera plus. Cette plante a besoin de 14°C minimum. Elle donne de la légèreté dans le potager ou dans les bouquets. Sa vocation première est d’attirer les pollinisateurs qui raffolent de son nectar.
Cette plante, ayant un aspect de simplicité, les fleurs de cosmos ont comme signification l’innocence. La fleur est comestible
Ravageurs et maladies
Bien sûr, nos petites chéries que vous commencez à bien connaître sont très friandes des jeunes pousses. Si vous avez trop d’azote dans votre sol, les pucerons arrivent et se feront une joie de sucer la sève de cette plantule. En termes de maladies, il y en a deux : l’oïdium qui s’attaque aux feuilles et le botrytis qui s’attaquent aux racines. Dans ce dernier, cela signifie que le sol est trop lourd et trop tassé, voire engorgé d’eau… asphyxié, quoi ! Ce n’était pas le bon coin pour ces plantes. On vous l’avait dit que la terre doit être légère, bien drainée, aussi aérienne que la plante elle-même !
Le Cosmos médicinale
Cosmos diversifolius est une plante médicinale utilisée par les guérisseurs des Andes. Les feuilles, en décoction, sont utilisées pour lutter contre les refroidissements et les bronchites. En décoction toujours, les fleurs sont utiles pour lutter contre le rachitisme. En boisson avec du miel, elles sont utilisées contre la grippe. Même les racines, en décoction, sont utilisées contre la pleurésie et la pneumonie. Ce Cosmos est probablement celui qui est le plus utilisé en médecine. Le Cosmos du Klondyke Cosmos sulphureus est aussi une médicinale mais ayant moins de puissance que le précédent.
Dans le potager nous avons le Cosmos picotée qui est blanc ourlé de rose magenta. Il n’est que décoratif et, comme tous les autres, attire les pollinisateurs.
Le Cosmos tinctorial
Autrefois, on tirait des fleurs du Cosmos sulphureus, un pigment utilisé pour teindre les textiles en jaune-orangé. C’est le seul Cosmos a avoir cette vocation tinctoriale. Les fleurs sont suivies par la formation de fruits noirâtres hérissés, très appréciés des oiseaux. Les graines qui s’y logent tombent facilement sur le sol ce qui fait dire que cette plante est vivace, alors qu’en réalité, sous nos latitudes, sa culture est annuelle.
Cependant, les 26 espèces, seulement trois sont cultivées. Il existe des cultivars (variétés) qui sont issus du Cosmos bipinnatus et du Cosmos sulphureus. La série « Sonata » a un port semi-nain avec ses 60 cm maximum de haut et la série « Sensation » regroupe les géants. Il existe environ une dizaine de cultivars actuellement. (2) Actuellement, nous semons au potager le Cosmos picoté et le Red Juny.
Pourquoi parler de cette fleur si elle a si peu d’effets pour notre potager ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas que l’utilitaire dans un espace naturel. Il y a tout simplement le moment de plaisir de voir une si belle fleur. Le Beau fait partie aussi de l’harmonie d’un jardin et de sa biodiversité.
Géry de Broqueville
- Il n’existe qu’un seul Cosmos vivace de la variété « chocolat » (Cosmos atrosanguineus) qui est issu d’un bulbe ou plus exactement de racines nues. La fleur a des arômes de cacao. Il a une couleur rouge pourpre. Plantez le cosmos chocolat dans un endroit ensoleillé. Le cosmos chocolat se plaît dans un sol humide mais bien drainé. Sous nos contrées septentrionales, avant les gelées, déterrez les tubercules du Cosmos atrosanguineus et faites les hiverner en pot dans un local frais.
- Quelques noms de cultivars : Cosmos Sonata Rose Clair ou Carmin, C. sulphureus Mandarin ou C. soufré orange, C. Sensation Purity (couleur blanche), C. bipinnatus Double Click Mixed, C. sulphureus Polidor, C. bipinnatus Velouette, C. bipinnatus Sensation Radiance, C. bipinnatus Pied Piper Red, C.bipinnatus Xanthos.